Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 72]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

139

ÉTAT ACTUEL DE L'INDUSTRIE DU NAPHTE

DANS LA PRESQU'ILE D'APSCHÉRON.

grammes de kérosine , revient à 5 kopeks (*) On fait d'ailleurs les expéditions par caisses de 2 bidons, tenant par conséquent un peu moins de 30 kilogrammes (65 lila machivres anglaises). Ces caisses sont fabriquées à revient à ne. L'emballage ainsi fait, caisse et bidons,

,de vapeur. Ces chaudières sont généralement à section horizontale circulaire. Comme la température nécessaire est assez élevée, on les noie dans la maçonnerie pour éviter les déperditions de chaleur. Elles ont la forme de cornues, et sont construites en tôle (*) Au sortir de la chaudière, les vapeurs se condensent dans des tubes en

138

111 environ (2',60).

L'emballage des kérosines en barils, pratiqué pour les petites expéditions, coûte 211,35 (6',25) pour 100 kilogrammes. Le mazout, c'est-à-dire ce qui reste dans la chaudière après le départ des kérosines de qualité inférieure, a une densité de 0,910 à 0,912. C'est un produit épais, noir,

très chargé en carbone, et doué d'un pouvoir calorifique très considérable. On peut donc avec avantage l'employer comme combustible. Mais on peut surtout en tirer très bon parti, en fabriquant des huiles de graissage. C'est de cette fabrication que nous allons d'abord nous occuper.

On procède encore par distillation fractionnée. 'Voici les divers produits que l'on peut obtenir p. 100

à _= 870-875

Huile solaire pour broches pour machines

pour cylindres Goudrons.

à = 895-900 à = 900-909 (

00 .

à = 911 à = 913-914

25 15 33

20 16

La composition d'un atelier de fabrication d'huiles minérales ressemble beaucoup à celle d'une usine pour huiles d'éclairage. Le mazout, préalablement réchauffé par la vapeur, est distillé dans des chaudières à injection (*) Prix du fer-blanc, à Batoum, 12roub.,60, plus les droits de 10 p. 100 environ; en tout 14 roubles le poud, soit 233 francs les 100 kilogrammes. Étain pour les soudures, 9 roubles le pond, soit 150 francs les 100 kilogrammes.

U formant jeux d'orgues ; à la partie inférieure de chaque boule, on recueille une qualité d'huile.

Chaque chaudière peut traiter de 6 à 8 tonnes par 24 heures. On peut compter qu'une batterie de 5 chaudières, en tenant compte des réparations, chômages, etc. fait de 300 à 350 tonnes par mois. La vapeur est injectée à 250 ou 300 degrés. La quantité de vapeur nécessaire pour le chauffage et pour la pulvérisation du goudron employé comme combustible, correspond à 9 ou 10 chevaux par chaudière. Les goudrons qui servent au chauffage sont les résidus, qui restent dans la cornue à la fin de l'opération. On les chasse au moyen d'un courant de vapeur dans un réservoir où ils sont maintenus à une température de 200 degrés, condition sans laquelle ils ne pourraient couler.

Les distillats recueillis dans les jeux d'orgues sont ensuite raffinés. Le raffinage, aussi délicat pour les huiles de graissage que pour les kérosines , se fait dans des

cuves en tôle d'une contenance de 8 à 10 tonnes. On coe 3,5 p. 100 d'acide et 1,5 p. 100 de carbonate soude.

Les frais d'établissement d'une usine pouvant produire 200.000 ponds, c'est-à-dire 3.200 tonnes d'huiles d'éclai-

rage par an , s'élèvent à 100.000 ou 120.000 roubles (260.000 à 300.000 francs). Sur cette somme, l'atelier (*) Ces chaudières sont décrites avec détail dans un ouvrage édité à Leipzig (Schiidler, Les Huiles minérales.)