Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 71]

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ÉTAT ACTUEL DE L'INDUSTRIE DU NAPHTE

DANS LA PRESQU'ILE D'APSCHÉRON.

les essais sans lesquels il n'est pas permis de les expédier, à savoir les essais d'inflammabilité. Disons , en premier lieu , que les produits légers ne

Dans cette opération, la veilleuse reste allumée, ou s'éteint avec une petite explosion. Si elle reste allumée, c'est que l'huile n'émet pas de vapeurs inflammables. Si elle s'éteint, c'est que, comme dans la lampe de sûreté,

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peuvent pas être expédiés tels quels ; il faut en tirer parti, soit en les remélangeant au mazout pour les rendre plus fluides, soit en en tirant des produits tels que la gazoline, fabrication dans le détail de laquelle il nous est impossible d'entrer.

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il se forme autour de la flamme une zone de gaz non comburants dus aux vapeurs émises. Si l'extinction se produit au- desSous de 28 degrés, l'huile ne peut être expédiée.

Le gouvernement interdit le transport des produits émettant des gaz ou vapeurs inflammables au-dessous de 28 degrés centigrades. Pour vérifier que cette condition est remplie, on se sert généralement de l'appareil Abel

On fait généralement aussi des essais sur la couleur des kérosines. Le commerce préfère les huiles incolores

Pensky. Il se compose d'un petit cylindre en laiton , isolé

Lamarque, étalon de couleur, est donnée par une certaine épaisseur d'un verre fumé spécial, auquel on compare la kérosine, dans un appareil très analogue au colorimètre

comme un calorimètre, et rempli d'eau chauffée vers 50 ou 60 degrés. Au centre on place, plongé dans l'eau, un petit réservoir de 5 centimètres de diamètre sur 5 cen-

timètres de hauteur, plein de l'huile à essayer.

Ce

petit cylindre se trouve ainsi chauffé; un thermomètre sensible y est plongé. Au-dessus de ce réservoir, communiquant avec l'extérieur par un orifice carré de 1 centimètre de côté (exactement) se trouve placée une petite lampe veilleuse. L'ouverture est normalement fermée. une certaine température indiquée par le thermomètre, l'observateur désire se rendre compte des qualités de l'huile. Pour cela, il presse un bouton. Un mécanisme d'horlogerie ouvre l'orifice, incline la mèche de la veilleuse allumée jusqu'à quelques millimètres de l'ouverture; puis, par un mouvement inverse, relève la lampe et ferme ; le tout dans 3 ou 4 secondes, mais toujours le

aux huiles colorées, et, dans les marchés, on indique toujours que la couleur devra être de tant de marques.

de Duboscq.

Les kérosines ne sont pas emballées à Bakou ; elles sont transportées en vrac soit par chemin de fer, soit par bateaux, et mises en bidons lorsque le transport en vrac devient impossible. C'est le cas pour les expéditions en Orient et dans l'Inde; les dangers d'explosions et d'in-

cendies que ferait courir aux bateaux-citernes le soleil des pays chauds et l'interdiction absolue que la compagnie du canal de Suez opposait jusqu'à ce jour, pour ces motifs, à la circulation de semblables navires, font que l'on préfère expédier les kérosines dans des bidons en fer-blanc (*). De vastes ateliers sont installés à Batoum pour la fabrication de ces bidons, entièrement faits à la machine. Chaque bidon, susceptible de contenir 15 kilo-

même temps. taines sociétés sont déjà, parait-il, en possession, nécessiteraient l'industrie un remaniement complet des usines et orienteraient du naphte, à Bakou, dans une direction très différente de celle suivie jusqu'ici.

() Nous venons d'apprendre que la compagnie du canal de Suez est sur le point d'autoriser le transport des pétroles en bateaux-citernes, à la grande inquiétude des armateurs et des compagnies d'assurances maritimes.