Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 296]

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DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU

AUX MINES DE BESSÉGES.

C'est dans ces conditions que le travail a été continué et que se sont produits les dégagements dont nous allons parler maintenant. Dégagement n° 6. Travers-bancs de Créai. Deuxième couche au-dessus de l'étage stérile. La deuxième couche, qui avait donné lieu à l'accident du 3 mars, ayant son pendage dirigé vers l'avancement,

coups il y eut un dégagement suffisant pour faire marquer le grisou à 100 mètres du front de taille pendant une heure ; il n'y eut pas de projection de charbon. Travers-bancs de Créai. TroiDégagement n° 9. sième couche au-dessus de l'étage stérile. Le 21 juillet 1891, à trois heures et demie du soir, on avait préparé un tir à l'électricité de cinq coups de mine, dont trois au toit et deux au mur de la troisième couche. Les ouvriers, renfermés dans le refuge à 280 mètres du chantier, n'ont pas constaté par le guichet la présence du grisou à la lampe ; ils n'ont entendu qu'un seul coup

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avait disparu depuis 5 mètres environ sous le sol de la galerie, à la date du 20 mai. Ayant un grand nombre de coups de mine bien dégagés dans le front de taille du

rocher au toit de la couche on voulut essayer la force de l'explosion électrique. On tira 16 coups à la fois, dont 15 partirent simultanément. Après le tir il y eut du grisou

jusqu'à 50 mètres du front de taille, grisou qui n'a pu provenir que de l'ébranlement du charbon situé sous le rocher du sol de la galerie, ce qui démontre bien l'utilité que peut avoir cet ébranlement pour provoquer les dégagements. Dégagement n° 7. - Travers-bancs de Créai. Deuxième couche au-dessus de l'étage stérile.

Le 23 mai, la couche n'étant encore qu'a une faible profondeur sous le sol de la galerie, à la suite d'un tir à l'électricité de quatre coups de mine placés au plus près de la couche, c'est-à-dire en bas et à droite de la galerie, on a eu un dégagement de grisou qui a envahi 30 mè-

tres de galerie et a mis une demi-heure à se dissiper. Ce fait corrobore ce que nous avons dit au sujet du dégagement précédent.

Travers-bancs de Créai. TroiDégagement n° 8. sième couche au-dessus de l'étage stérile. Le 10 juillet 1891, on rencontra une couche de 0'1,35 à

à 0'1,40 d'épaisseur et on reprit aussitôt le tirage à l'électricité. Une première volée de trois coups ne donna pas de grisou ; après une deuxième volée de quatre

lors du tir. Le maître-mineur Gadaix, qui était à 1.600 mè-

tres de l'avancement, a cru entendre deux coups, le second faible, mais plus long. Arrivé' au refuge, il a pris avec lui le chef de chantier pour aller à l'avancement, mais à 170 mètres du chantier ils ont été arrêtés par le grisou. Gadaix examina alors l'état du retour d'air aux guichets placés à 1.850 et à 1.150 mètres du puits, c'està-dire à 830 et 1.530 mètres du chantier : la lampe s'éteignit aux deux guichets ; au bas du plan incliné, soit

à 1.620 mètres du chantier, où il passe au moins 2',500 à la seconde, Gadaix constata encore 2 p. 100 de grisou; à six heures du soir il y en avait encore au moins 4 p. 100 à 100 mètres de l'avancement dans la galerie du côté de l'arrivée de l'air. A sept heures on a pu arriver au chantier et l'on a reconnu qu'il y avait eu projection de charbon jusqu'à 14 mètres du front .de taille ; le charbon montrait une pente régulière, mais avait

une épaisseur de 0'1,90 au parement droit du front de taille et de Om,30 seulement au parement gauche. Il s'était produit un vide de 20 mètres cubes environ (fig. 10) et on chargea 16 wagons de charbon et autant de remblai, soit environ 40 tonnes de matières projetées. On constata que la couche au front de taille changeait de direction et de pente ; celle-ci qui était descendante,