Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 224]

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DE PONTGIBAUD.

ÉTUDE SUR LES GÎTES MÉTALLIFÉBES

La deuxième recherche, plus étendue, a donné des résultats encore moins concluants. Elle a consisté en une grande galerie est-ouest, de plus de 500 mètres de long, amorcée en 1862 au-dessus de la laverie de la Rancoule, qui desservait à cette époque les mines de Mioche et de la Grange. On avait d'abord rencontré près de l'entrée une veine argileuse sans importance; au delà, le gneiss encaissant était devenu tellement tendre et aquifère, an

voisinage des pentes du ravin de la Rancoule, que l'on avait dû se dévier vers le sud pour placer la galerie dans

une roche plus solide. On avait ensuite traversé du gneiss dur et recoupé une petite veine de pyrite qui n'avait pas été suivie. Les travaux ont été arrêtés en 1866.

Filon Saint-Denis (*)

Le filon Saint-Denis est situé au sud-ouest de la mine de la Grange, à l'ouest de la mine de Rosier ; il est orienté N. 174° E. (N. 6° 0.) et plonge vers l'est sous un angle de 70 à 80". Ce filon est connu depuis une époque, très reculée ; on y a découvert de vieux travaux, encore partiellement accessibles , qui paraissent remonter à l'époque romaine. Ces travaux formaient deux groupes,

l'un près du ravin de Rosier, l'autre à 180 mètres au sud. Le premier, de beaucoup le plus important, était desservi par une galerie d'écoulement et par un puits d'une vingtaine de mètres de profondeur ; il s'étendait

jusqu'à 24 mètres au-dessous de la galerie et avait un développement horizontal d'une quarantaine de mètres. La Société Pallu a exécuté, sur le filon Saint-Denis,

des travaux qui ont été décrits dans le mémoire de MM. Rivot et Zeppenfeld. D'après ces auteurs, on aurait (") Voir Pl. XIV et XIX.

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rencontré, au voisinage des anciens abatages, une épaisseur de 0',15 à 0'1,25 de galène, tenant 5 à 6 kilogrammes d'argent par tonne de plomb et accompagnée d'un peu de cuivre gris encore plus argentifère que la galène. On a exploré de nouveau le filon Saint-Denis, de 1880 à 1884; on a foncé au- dessous de 70 mètres le puits qui avait été arrêté à 56 mètres de profondeur, et poussé des galeries vers le nord aux niveaux de 30,50 et 70 mètres. La puissance du filon est de 01'1,60 i 0",80 près du puits ; elle augmente d'abord jusqu'à 1m,50 vers le nord, puis

diminue ensuite jusqu'à se réduire à presque rien. Le remplissage est granulitique, avec du quartz noir, très dur, un peu de pyrite, un peu de blende et de la galène tenant 2kg,5 d'argent par tonne de plomb. Non seulement la galène était moins riche en argent qu'au voisinage des

vieux travaux, mais encore elle était moins abondante, car le rendement moyen du remplissage n'a été que de 2 à 3 p. 100 de plomb. Au nord, le filon se resserrait complètement dans un micaschiste tendre et décomposé ; au sud, au contraire, il était encaissé dans un gneiss dur où il se divisait en plusieurs branches, toutes stériles et qui se refermaient rapidement.

En somme, le filon Saint-Denis, exploré sur une longueur de 300 mètres, n'a été exploitable que près de la surface, au voisinage du ravin de Rosier ; son remplissage est beaucoup plus quartzeux et moins feldspathique

que celui des autres filons de Pontgibaud. La venue d'eau y était d'environ 300 litres par minute. A l'ouest du filon Saint-Denis on a rencontré deux filons quartzeux stériles qui lui sont sensiblement parallèles ; ils n'ont été explorés que sur une faible longueur. Ce sont probablement ces filons qui avaient été suivis par les travaux anciens ouverts sur la rive gauche du ravin, à 40 mètres

au-dessus de la galerie d'écoulement. Une traverse