Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 214]

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ÉTUDE SUR LES GÎTES MÉTALLIFÈRES

DE PONTGIBAUD.

nifestent dans la plupart des filons qui affleurent dans la vallée de la Sioule ; on peut les constater facilement dans le lit de la rivière et dans le canal d'arrivée des eaux motrices, en amont de Pranal, entre cette mine et les anciens travaux de Barbecot. Dans ces derniers, la question de l'aérage avait été autrefois une difficulté assez sérieuse. Les recherches des Combres, au contraire, ne semblent pas avoir été gênées par les émanations gazeuses. L'origine de ces émanations doit probablement être

exécuta deux galeries, l'une au niveau de 20 mètres,

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cherchée dans le voisinage de l'évent volcanique de Chalusset ; c'est du moins ce que l'on peut présumer d'après l'analogie existant entre ces phénomènes et ceux que l'on

constate dans les environs de Royat, à proximité d'un autre centre d'éruptions modernes. Travaux de Barbecot (Pl. XIII). Ces travaux ont porté sur un filon sensiblement parallèle au filon Henri de Pranal, c'est-à-dire orienté N. 40°E. et plongeant de 80 degrés vers le sud-est. Ils ont été commencés au XVIII siècle,

repris en 1830, abandonnés en 1844, à la suite d'une inondation, repris de nouveau en 1853 et abandonnés définitivement en octobre 1863.

Ils forment deux groupes séparés par la Sioule ; les plus importants sont situés au nord de cette rivière. Les travaux antérieurs à 1844 avaient été exécutés presque exclusivement en galerie d'écoulement, sauf

avec un développement de 300 mètres ; l'autre au niveau de 35 mètres, avec un développement de 150 mètres. On

y retrouva, près du puits Léontine, la colonne métallifère sur laquelle les anciens exploitants avaient travaillé, mais cette colonne s'amincissait en profondeur et disparaissait presque complètement au-dessous du niveau de

20 mètres. La proportion relative de galène y était faible et la teneur en argent ne dépassait pas 1.500 à 1.800 grammes par tonne de plomb. -Vers l'extrémité nord des recherches en profondeur,

on avait trouvé une autre région métallifère, mais elle était encore moins productive que celle du puits Léontine. Aussi abandonna-t-on en 1863 ces travaux, bien que la venue d'eau y fût modérée et que les dégagements d'acide carbonique y fussent moins gênants que dans les travaux situés au sud de la Sioule. Ceux-ci étaient desservis par le puits Sainte-Barbe,

puits vertical profond de 40 mètres. Une galerie estouest, longue d'une centaine de mètres et exécutée au niveau de 35 mètres, avait recoupé trois veines ; la plus orientale avait été suivie au nord sur 40 mètres environ

jusqu'au milieu du lit de la Sioule. Cette veine paraît correspondre au prolongement du filon de Barbecot ; elle

est peu métallifère et la galène y tient 1.600 grammes d'argent par tonne de plomb. Comme d'ailleurs elle donnait beaucoup d'eau et que l'acide carbonique y était

quelques descenderies insignifiantes poussées au-dessous

très abondant, on ne tarda pas à en arrêter l'explo-

du niveau des eaux; ils avaient rencontré au début une

ration.

colonne métallifère très riche en argent (3 à 4 kilogrammes d'argent par tonne de plomb), mais plus loin la teneur avait beaucoup diminué et était même tombée à 700 grammes. En 1853, on fonça, à 125 mètres environ de la Sioule, un puits incliné dans le filon, dit puits Léontine, et 011

Le remplissage du filon de Barbecot présente les mêmes caractères que celui des filons de Pranal. L'élément le plus abondant est une roche granulitique à l'état fragmentaire, ressoudée par du quartz et de la barytine avec galène peu abondante. La puissance de ce remplis-

sage atteignait jusqu'à 2 mètres dans la région nord,