Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 211]

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DE PONTGIBAUD.

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ÉTUDE SUR LES GiTES MÉTALLIFÈRES

veau de 70 mètres du filon Saint-Mathieu arrive, en plan,

à une quarantaine de mètres seulement du point T, mais aucune communication n'existe actuellement entre les deux systèmes de travaux. L'avancement vers le sud de la galerie d'écoulement, suspendu pendant de longues années, a été repris récemment. Il a montré d'abord une puissante fracture où des bandes de gneiss décomposé alternent avec des zones argileuses, le tout appuyé sur le grand filon porphyrique mentionné plus haut. Les progrès de l'avancement dans ces roches fissurées ont provoqué une venue d'eau considérable, dont le chiffre semble

devoir se maintenir entre 2'113,8 et 3 mètres cubes d'eau par minute ; il en est résulté non seulement une suspension momentanée des travaux de recherches, mais encore une inondation des travaux du filon Saint-Mathieu, par l'intermédiaire d'anciens abatages. Jusque là on n'avait eu à faire face, dans les travaux de Pranal, qu'à un épuisement de 700 à 800 litres par mi-

nute; l'accroissement de la venue d'eau par suite du développement des recherches au sud a eu momentanément des inconvénients assez sérieux, mais en compensation il peut être considéré comme un indice favorable au point de vue de la probabilité de succès de ces recherches.

Filon Suzanne. - Les travaux de Pranal étaient restés longtemps limités à la région orientale dont nous venons de donner la description. Vers l'année 1858, on fut amené à entreprendre à l'ouest du filon Henri des recherches qui devaient aboutir à la création d'un nouveau siège d'exploitation. Ces recherches eurent pour point de départ un faisceau de veines insignifiantes, qui se détachaient du filon

Henri au niveau d'écoulement, vers un point situé à 125 mètres au sud du puits Saint-Martin. Ces veines

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avaient été recoupées par une petite traverse pendant la dernière période d'activité de l'ancienne société ; on n'y

avait attaché alors aucune importance. Lorsqu'on les explora plus méthodiquement, on constata qu'elles se développaient vers l'ouest et qu'elles reliaient le filon Henri à un autre filon, dirigé N. 170°E. (N. 10°0.), c'està-dire presque parallèle au filon Amantine et plongeant comme lui vers l'ouest sous un angle de 70°; cette inclinaison va en augmentant progressivement dans la direction de l'ouest. Le nouveau filon, désigné sous le nom de filon Suzanne, avait une puissance variant entre 0h1,40 et 0'1,80 avec une moyenne de 0'1,60 ; son remplissage se composait de fragments de roche granulitique, de quartz tantôt blanc,

tantôt noirâtre, d'un peu de barytine, de blende et de pyrite, enfin de galène tenant 2.500 grammes d'argent par tonne de plomb'.

La zone productive commençait à une dizaine de mètres du filon Henri ; elle s'est développée en direction sur 200 mètres, jusqu'à la rencontre d'un croiseur sensiblement perpendiculaire, présentant un remplissage de

microgranulite très compacte avec un peu de quartz, mais sans minerai. En hauteur, la zone productive du filon Suzanne s'est élevée jusqu'à l'affleurement ; elle est descendue jusqu'au niveau de 50 mètres et quelques abatages ont pu encore être ouverts au niveau de 70 mètres (P1. XVII).

Le minerai brut du filon Suzanne donnait en moyenne un

rendement en plomb représentant 8 p. 100 de son poids. Au delà du croiseur, on .voit disparaître non seulement le remplissage métallifère, mais encore la roche granulitique. Le filon n'est plus représenté que par une fente dans le gneiss, fente qui semble même disparaître complètement avant d'atteindre le filon Saint-Mathieu. A une centaine de mètres de sa jonction avec le filon -