Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 210]

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ÉTUDE SUR LES GÎTES MÉTALLIFÈRES

DE PONTGIBAUD.

Les efforts faits par l'ancienne société pour exploiter en profondeur le filon Amantine s'expliquent par la ri-

un peu de quartz, orientée N. 45°E., plongeant vers le nord-ouest sous un angle très voisin de la verticale. En même temps apparaissait au mur une roche feldspathique très différente de la granulite qui accompagnait la galène dans les zones productives. C'est un porphyre très dur, à gros cristaux d'orthose, tout à fait analogue

chesse de ce filon qui avait une puissance d'environ 2 mètres près du filon Henri, de 0n',50 à 1 mètre en allure normale et qui de plus fournissait une proportion élevée de galène, à l'origine du moins. En effet, dans les anciens travaux du filon Amantine, le rendement en plomb attei-

gnait 30 à 40 p. 100 du poids du minerai brut ; ce rendement s'est réduit à 8 p. 100 dans les travaux exécutés par la nouvelle société. Le plomb tenait 3.500 grammes d'argent par tonne près de la surface, 2.500 grammes seulement dans les niveaux inférieurs. Le remplissage renfermait une forte proportion de gra-

nulite en fragments, de la barytine, une faible quantité de quartz et très peu de pyrite. La galène s'y raréfiait progressivement dans la direction du sud, en même temps que la granulite devenait moins abondante.

Le filon Amantine se réunit au filon Saint-Armand à 125 mètres environ au sud du puits Bontoux ; vers cette jonction, la granulite disparaît complètement, ainsi que le minerai; le gneiss forme les deux épontes, et le rem. plissage ne se compose plus que de quartz laiteux, avec salbandes d'argile noirâtre. L'exploration de la veine stérile, qui représente les deux filons réunis, a été effectuée principalement au niveau d'écoulement; à ce niveau, elle a été poussée jusqu'à une distance de 410 mètres du puits Bontoux, soit environ 650 mètres du puits Saint-Martin. Elle a fourni des résultats peu concluants et vient seulement d'être reprise sur des bases nouvelles. La veine quartzeuse, suivie primitivement, avait d'abord présenté une certaine régularité d'allure, tout en restant improductive ; peu à peu elle s'était amincie. A une distance de 200 mètres à partir du puits Bontoux, elle était réduite à une simple cassure argileuse, avec

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celui qu'on observe à la surface, près de la Sioule, à une

centaine de mètres en amont du puits Saint-Martin. La puissance du filon est en ce point d'une quinzaine de mètres ; elle est encore plus forte dans les travaux souterrains, car une recoupe poussée au niveau de 50 mètres sur une quarantaine de mètres de longueur, n'aurait pas traversé entièrement le filon porphyrique. Toutes les ,données que l'on possède semblent bien indiquer que ce grand filon, dirigé vers le N. N. E., a opposé une résistance considérable au passage des filons Saint-Armand, Saint-Félix et Amantine et qu'ils les a amenés à se réunir ,en une cassure unique, stérile et plongeant en sens inverse de l'inclinaison présentée par ces filons dans leurs zones productives.

Des recherches faites à l'ouest du filon de porphyre n'ont donné aucun résultat ; la plus importante, commencée à 275 mètres du puits Bontoux, a traversé 45 mètres

.de gneiss dur, puis a rencontré une fissure (point y du plan, Pl. XIII) remplie de cendres volcaniques. Cette fissure, que l'on a considérée comme un évent latéral du volcan de Chalusset , donnait beaucoup d'eau ; on n'a pas cru devoir poursuivre plus loin les recherches dans -ce sens.

L'étude du plan d'ensemble des travaux conduit à se .demander si la cassure stérile explorée à l'extrémité sud des travaux du puits Saint-Martin, ne représente pas le prolongement non seulement du faisceau est de Pranal, mais aussi du filon Saint-Mathieu, qui se développe dans la région ouest sur plus d'un kilomètre d'étendue. Le ni-