Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 207]

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ÉTUDE SUR LES GÎTES MÉTALLIFÈRES

On y avait exécuté, vers 1828, trois puits profonds de 12 mètres qui avaient fait constater l'existence de travaux anciens. Les recherches furent reprises en 1855 par la nouvelle société; elle se borna à se rendre compte de la puissance du filon et de la richesse de son remplissage en attaquant quelques massifs restés en place ; elle abandonna bientôt ces travaux peu productifs. Le filon s'y était montré avec une puissance de Orn,20 à 01'1,25 seulement; son remplissage était quartzeux avec de la pyrite disséminée et des mouches de galène renfermant 3.000 à. 3.500 grammes d'argent par tonne de plomb.

En 1888, on a entrepris des recherches sur la rive droite de la Sioule, à 300 mètres au nord des anciens travaux; on a exécuté quelques tranchées superficielles et 5

une quarantaine de mètres de galeries. Le filon, puissant de 0'1,25 à 0'1,30, avait la même allure que sur la rive gauche ; il était encaissé dans le micaschiste, et accompagné d'un filon de roche feldspathique fortement kaolinisée. Il présentait probablement le même caractère dans les anciens travaux, sans qu'on puisse aujourd'hui rien affirmer de précis à cet égard. Travaux de Chalmset . -En 1846 et en 1854, des travaux de recherches ont été exécutés en galerie sur deux filons situés près du village de Chalusset. Ces filons présentaient les mêmes traits généraux que ceux des Combres , c'est-à-dire une orientation heure I, et une puissance de 0m,40 à 0"1,50 avec un remplissage composé de quartz, de pyrite et d'une faible proportion de galène riche en argent. On y a exécuté en tout une trentaine de mètres de galeries. D'après MM. Rivot et Zeppenfeld, des recherches peu étendues auraient été entreprises vers 1846 sur d'autres affleurements de la même région. Exécutées très près de

DE PONTGIBAUD.

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la surface, elles auraient rencontré presque immédiatement les basaltes, sans qu'on eût constaté aucune altération du remplissage au voisinage de ceux-ci. Ce fait prouverait, d'après MM. Rivot et Zeppenfeld , que le dépôt du remplissage serait postérieur à l'éruption de la roche basaltique. Le raisonnement est peu concluant ; dans cette hypothèse on ne comprendrait pas que les filons ne se prolongent jamais dans les basaltes. L'absence d'altération des affleurements dans la nappe basaltique ne prouve rien d'ailleurs ; car ces affleurements ont été protégés contre l'action thermique dela coulée par une certaine épaisseur d'alluvions caillouteuses Il ne semble pas qu'on ait rencontré aux Combres et à Chalusset les dégagements d'acide carbonique qui ont été si gênants à Pranal.

MINE DE PRANAL. - Cette mine a été le siège principal des travaux souterrains dans la région de Pontgibaud, depuis 1826 jusqu'en 1844; inondée à cette époque par suite d'un accident arrivé aux pompes, elle est restée abandonnée jusqu'en 1854. Depuis cette dernière date, l'exploitation n'y a jamais été suspendue; mais son siège s'est déplacé. Elle portait primitivement sur un réseau filonien complexe, situé à l'est; peu à peu, elle s'est déplacée vers l'ouest en suivant un filon croiseur, dit filon

Suzanne, et a fini par se développer sur un grand filon situé à l'ouest, connu sous le nom de filon Saint-Mathieu; elle y est concentrée aujourd'hui (*). Filon Henri. - Le premier filon découvert a été le filon Henri ; ce filon, orienté N. 40° E. et plongeant de 80 degrés vers le S. E., a été reconnu sur plus de 600 mètres en direction. (*) Voir planches XIII et XVI.