Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 108]

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PROGRÈS DE LA MÉTALLURGIE DU NICKEL.

PROGRÈS DE LA MÉTALLURGIE DU NICKEL.

quelles ont eu lieu ces essais. La commission, présidée par le contre-amiral Kimberly, avait à examiner trois plaques de blindage et à en faire l'essai comparatif, à savoir : une en acier, une en acier-nickel toutes deux présentées par MM. Schneider et Ce du Creusot, une en métal compound, c'est-à-dire partie en acier et partie en

Les plaques du Creusot, tant en acier qu'en acier-nickel, avaient supporté cette première partie de l'épreuve d'une

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fer forgé, fabriquée par MM. Cammell et C° de Sheffield.

Les trois plaques étaient fixée S sur des matelas en bois au moyen de boulons. Les épaisseurs moyennes étaient les suivantes Plaque compound Plaque acier Plaque nickel-acier

212m,28 268m,47

Les plaques étaient disposées sur les cordes d'un cercle

dont le centre était occupé par le pivot de l'affût; la

bouche du canon était à 8'1,534 du centre de la plaque sur laquelle il était pointé, l'axe du canon normal à la surface de chaque plaque.

On s'est servi d'un canon de 152mm,4, rayé, se chargeant par la culasse, d'une longueur de 35 calibres et monté sur un affût à pivot central. La charge employée était de 20,1585 de poudre brune prismatique, fabriquée par MM. du Pont. La vitesse au choc était de 632',46 par seconde, l'énergie de 1.375.222 kilogrammètres. Les projectiles étaient des projectiles de rupture

Holtzer de 152'1'1,4, le rayon de l'ogive de deux calibres ; on avait ramené tous les projectiles au poids normal de

100 livres (45,300) en les remplissant de sable et de

fragments de fer. Quatre coups furent tirés dans ces conditions sur chacune des plaques ; dès le troisième coup, la plaque compound était hors de service, un grand morceau de la couverte d'acier se trouvant séparé du fer forgé et cette couverte elle-même étant complètement brisée; tous les projectiles l'avaient traversée.

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manière à peu près, équivalente. Aucun des projectiles n'avait traversé, et il n'y avait pas de traces de fentes ni dans l'une ni dans l'autre. Le cinquième coup a été tiré avec un canon de 203'11'1,2.

Son pivot était à 1m,97 en arrière du pivot du canon précédent, sa bouche à 9'1,142 des plaques.

La charge était de 38,505 de poudre brune prismatique fabriquée par MM. du Pont. La vitesse au choc de 563'11,88 par seconde, l'énergie au choc de 2.295.716 kilogrammètres. Les projectiles étaient des projectiles de rupture Firth, amenés au poids de 95,130 au moyen de sable.

La plaque tout acier se fend en forme d'X irrégulier passant par les quatre points d'impact précédents. Ces fentes se prolongent jusqu'à l'extrémité de la plaque. La plaque de nickel-acier ne présente pas de fente. Le projectile pénètre de 133mm,3 dans l'intérieur de la plaque et s'y brise, une partie de la tête demeurant dans le trou.

En résumé (*), la plaque compound a été perforée par tous les projectiles et sa couverte d'acier détruite. Deux des projectiles ont complètement traversé la plaque et le matelas. Les deux plaques d'acier ont retenu tous les projectiles ;

la plaque tout acier présente une résistance légèrement plus grande que la plaque en nickel-acier, mais la première a été sérieusement fendue par le projectile de 203 millimètres, tandis que la seconde demeura sans fente. La Commission, par conséquent, place les trois plaques essayées dans l'ordre de mérite relatif suivant :

1, nickel-acier; 2, acier ; 3, compound. (*) Concluions de la commission américaine des essais au Polygone de l'artillerie de marine. Annapolis, 11 octobre 1890.