Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 6]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

EN ALGÉRIE. 6

7

NOTE SUR LES TREMBLEMENTS DE TERRE

géologiques et stratigraphiques des points les plus intéressants, enfin, toutes les fois que cela nous a été possible, de nous rendre compte des effets mécaniques de

quelques-uns des tremblements de terre les plus violents. Nous avons été particulièrement secondés dans ces recherches par MM. J. Pouyanne et A. Pomel, Alger, auxquels flous adressons ici l'expression de notre vive reconnaissance, et par le regretté Baills, ingénieur des mines, à Oran, qu'une mort si imprévue vient d'enlever à l'affection de ses nombreux amis. La-présente note résume les résultats de nos recherches et de nos études faites sur place en Algérie, principalement à Alger, à Blidah et en différents points de la

Mitidja, à l'Hillil, à Kalaâ et à Oran, d'une part; et de l'autre, dans les Bibans, à Bordj-bou-Arréridj, à Sétif, Constantine et Bône. Comme documents historiques consultés, nous citerons la collection complète des journaux

l'Alehbar et le Moniteur de l'Algérie, la collection des bulletins du Service central météorologique de l'Algérie, l'Histoire d'Oran, par M. Léon Fey, l'Histoire d'Alger, par M. de Grammont, et les divers documents officiels qu'a bien voulu nous communiquer M. le gouverneur général de l'Algérie ; au point de vue orographique et géologique, nous avons puisé d'utiles renseignements dans

l'Afrique septentrionale de E. Reclus et dans le Texte explicatif de la carte géologique provisoire de l'Algérie, par MM. A. Pomel et Pouyanne pour les provinces d'Alger et d'Oran, et par M. Tissot pour celle de Constantine.

Nous ne donnons dans cet extrait que le résultat de nos études concernant l'historique des tremblements de terre en Algérie et l'influence des conditions géologiques et stratigraphiques de ce pays sur les effets mécaniques de ces phénomènes (*). (*) Pour les théories générales par lesquelles on peut tenter cf-expliquer les tremblements de terre et les méthodes servant it

CHAPITRE 1er. HISTORIQUE DES TREMBLEMENTS DE TERRE EN ALGÉRIE.

Les documents historiques sur les tremblements de -terre en Algérie sont peu nombreux, et nous n'avons pu en recueillir aucun remontant à une époque antérieure au XVI° siècle. Il est cependant probable que le Nord de -l'Afrique n'a pas été plus épargné par ces phènomènes que les autres contrées voisines baignées par la Méditer-

ranée, l'Italie et l'Espagne, où les convulsions du sol ont été de tout temps des fléaux redoutables.

D'après des manuscrits arabes remontant à 1516 et mentionnant, depuis cette époque jusqu'à nos jours, les événements calamiteux et les phénomènes météoriques remarquables survenus à Alger (*), il ne s'est produit de 1516 à 1639 aucun tremblement de terre. En 1639, on ressentit des secousses qui n'ont été ni fortes, ni désastreuses, car elles sont simplement mentionnées sans aucun détail. Le 3 février 1716, à 2 heures du matin, une secousse -terrible vint. bouleverser la ville d'Alger et la campagne voisine; beaucoup de maisons s'écroulèrent, toutes furent endommagées et un grand nombre d'habitants périrent écrasés (**). Les toitures effondrées s'enflammèrent sur les foyers et de nombreux incendies éclatèrent ; le

vol et le pillage vinrent s'unir à ces horreurs : le dey les observer, nous renvoyons au mémoire publié, ici même, par MM. B. de Chancourtois, Ch. Lallemand et G. Chesneau, sous le titre : De l'Étude des mouvements de l'Écorce terrestre poursuivie particulièrement au point de vue de leurs rapports avec les dégagements de produit gazeux (Ann. des mines, 1886)1

(*) D'après un article de R. Berbrugger, dans le journal

l'Alaibar du 7 janvier 1867. (**) Histoire d'Alger, par M. de Grammont.