Annales des Mines (1891, série 8, volume 20) [Image 297]

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REVUE DE L'E:TAT ACTUEL

ternit plus sur la vis produite qui a le même pas et par suite présente une rampe plus forte. La machine à tarauder les boulons est encore fort simple : il suffit de faire tourner le boulon brut engagé dans la filière en permettant une translation libre du boulon par rapport à la filière. Mais une fois le travail terminé, la tête du boulon l'empêche de traverser de part en part la filière, et il faudrait le dévisser pour l'enlever. C'est un embarras et une perte de temps. Aussi les filières sont-elles disposées de manière à ce que la manoeuvre d'un levier écarte les coussinets pour dégager le boulon après taraudage. De nombreux mécanismes ont été imaginés à cet effet : il faut que les coussinets soient ramenés exactement à leur position primitive et y soient solidement maintenus. L'emploi de la machine à tarauder n'est pas limité à la production des vis et boulons de petites dimensions ; on construit aujourd'hui des types fort puissants de ces machines, capables de travailler jusqu'au diamètre de 70 ou 80 millimètres, et de donner économiquement de grosses vis qu'on exécutait sur le tour à fileter. Certaines machines arrivent même à donner par taraudage la vis à filet carré, plus difficile à former que le filet triangulaire.

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

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les cannelures s'engagent tangentiellement à l'hélice tracée sur ce boulon.

PERCAGE. - Le perçage au foret est l'une des opérations les plus fréquentes de la construction. Le foret est un outil allongé qui présente en bout deux tranchants et agit par rotation. Chacun des tranchants peut raboter le métal, mais vers le centre l'action est défectueuse, car les deux tranchants ne peuvent se rencontrer, ainsi qu'on le voit sur les fig. 9, 10 et Ii, Pl. XVII; cette action défectueuse du centre limite le serrage de l'outil, c'est-àdire l'enfoncement à chaque tour ; pour cette raison, les

trous de grand diamètre sont souvent amorcés par un premier trou central de petit diamètre. Quant à la vitesse, elle est limitée par l'échauffement comme celle des autres outils : c'est la vitesse circonférencielle qui ne doit pas dépasser un certain chiffre ; la vitesse angulaire décroît donc quand le diamètre du trou augmente. Le foret à langue d'aspic (fig. 9) a deux tranchants inclinés AB, A'B'; l'arête BB' qui les relie est plus ou moins abattue de manière à former une sorte de pointe qui gratte ou refoule le métal. Dans le foret à pointe de diamant (fig. 10), les deux tranchants AB, Al' sont normaux à l'axe et se terminent contre un centre avec une

Citons enfin la taraudeuse américaine de Sternbergh et celle de Demoor, où les coussinets de la filière sont des peignes obtenus par l'affûtage d'une barre de section convenable (fig. 8, Pl. XVII); le taraud-mère devient ainsi inutile et l'affûtage reproduit indéfiniment le profil exact

pointe quadrangulaire. Ces deux types de forets, souvent

de la barre. Ces peignes ont en outre l'avantage d'avoir un angle tranchant suffisamment aigu, et la filière est réglée pour les appliquer tangentiellement sur le boulon au nombre de quatre. Pour qu'un outil de ce genre travaille bien, la barre doit être présentée un peu obliquement sur l'axe du boulon à tarauder, de manière à ce que

formes sont géométriquement déterminées. Les deux tranchants AB, A'B' sont obtenus par l'intersection de deux gorges creusées en hélice sur la barre, et de sur-

grossièrement exécutés, sont de moins en moins employés, même dans les ateliers de chaudronnerie; on leur préfère aujourd'hui le foret hélicoïdal ou américain (fig. 11), découpé dans une barre ronde et dont toutes les

faces coniques placées de telle sorte que dans la rotation de foret, elles restent en dehors de la surface que viennent de creuser les tranchants, qui ont ainsi la dépouille