Annales des Mines (1891, série 8, volume 20) [Image 221]

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NOTE SUR L'EXPLOSION DE GRISOU

Saint-Étienne, ou Grande Couche inférieure; son épaisseur est de 5 à 6 mètres ; elle se divise en deux bancs le banc du toit, d'une épaisseur de 1m,30, est formé d'un charbon de qualité secondaire; on le considère comme une couche distincte, la Crue, séparée du banc inférieur par un lit de gore de 0'1,40, et on ne l'exploite qu'exceptionnellement. Le banc du mur, d'une épaisseur de 4 mètres fournit un excellent charbon de forge à 4, 3, et quelquefois 1 p. 100 seulement de cendres, avec 20 p. 100 de matières volatiles. Dans la région nord-ouest du champ d'exploitation, la couche forme fond de bateau ; elle se relève vers le sudest avec une pente de 0'1,13 par mètre, affectant la forme

d'un dos d'âne dont le point culminant se trouve vers l'extrémité sud des chantiers exploités en 1889. La couche est grisouteuse, mais le gaz s'en dégage moins d'une manière uniforme et continue que par intermittences locales, très variables comme intensité et comme durée ; on n'a toutefois jamais observé à Méons de soufflard proprement dit.

Ce champ d'exploitation a été partagé arbitrairement en deux régions dont la ligne de séparation (ligne MN du plan, fig. 1, Pl. XIV), ne correspond à aucun accident

de la couche, ni à aucune circonstance notable de l'exploitation. La région du nord-ouest, ou région de Saint-Louis, est desservie par deux puits, le puits Saint-Louis et le puits des Flaches. Le puits Saint-Louis, d'une profondeur de 389 mètres, avec deux recettes intérieures, dont la plus basse est au mur de la couche, est affecté à l'extraction et à l'entrée de l'air. Le puits des Flaches, d'une profon-

deur de 362 mètres, est muni d'un ventilateur Guibal, aspirant, de 9 mètres de diamètre, et sert non seulement l'aérage, mais encore à la descente des remblais. La région du sud-est, ou quartier de Verpilleux, dis

DU PUITS VERPILLEUX.

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pose de trois puits, le puits Verpilleux, le puits du Bardot et le puits du Gagne-Petit. Le puits Verpilleux, au mur de la faille de Méons, avec deux recettes d'accrochage à 376 et 378 mètres de profondeur, est affecté à

l'extraction et à la descente du courant d'air. Le puits du Bardot, profond de 316 mètres est exclusivement consacré au service des remblais. Le puits du Gagne-Petit, de 292 mètres de profondeur, muni d'un ventilateur Guibal de force égale à celui des Flaches, devait servir de retour d'air à tout le quartier Verpilleux. La distance qui sépare, dans les travaux, le puits Verpilleux du puits du

Gagne-Petit, est d'environ 2 kilomètres. Par suite du

grand rejet de la faille du Soleil (310 mètres), la treizième couche a été reportée presque en face de la huitième, ex-

ploitée autrefois par le puits Jabin ; la galerie de retour d'air de Verpilleux, au delà de la faille, se trouve donc presque tout entière en 8e couche. Ce champ d'exploitation de Méons s'étend en grande partie sous un des faubourgs de la ville de Saint-Étienne. Pour atténuer autant que possible les dégâts à la surface, qui grèvent l'exploitation de frais considérables, on décida d'enlever la couche en deux tranches, la première prise au mur, le plus rapidement possible, avec remblais extrêmement soignés, la seconde en couronne après le tassement des remblais. L'allure rapide des travaux et la division du déhouillement en deux périodes éloignées étaient sans doute de nature à régulariser la descente des terrains supérieurs. Cette conduite de l'exploitation était donc rationnelle, en admettant que l'activité de l'aérage fût toujours maintenue en rapport avec celle de l'extraction. La couche fut attaquée à son aval-pendage par le puits Saint-Louis et par le travers-bancs venu de Verpilleux, et les niveaux furent tracés de 30 en 30 mètres en remontant.