Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 285]

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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU

DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.

constater que ces deux impôts augmentent très peu le prix de la livre de sel, 3 à 4 sapèques au plus.

droit de prélever du sel à leur profit et à leur fantaisie sur chaque chargement, sous prétexte d'entretenir leur provision. A force de réclamations, les bateliers et les commerçants ont fini par obtenir du préteur Tin d'être exonérés de ces exactions : celui-ci interdit absolument

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Impôts indirects. - Il n'en est pas de même de la contribution indirecte (Ly-kin), qui se compose de trois impôts : droits de départ, droits de circulation, droits de visite. Les premiers se paient avant de sortir des pays sali-

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ce puisage de provision, mais il établit une minime redevance fixe à chaque douane comme droits de visite. Tel est l'ensemble des impôts qui pèsent sur le sel au

fères. La perception en est faite de deux façons : aux

Se-tchoan. J'ai voulu en donner le tableau dans ses

Grandes Salines, par exemple, le sel qui n'est pas vendu aux lointains entrepôts, doit aller dans des entrepôts

grandes lignes à titre de renseignement statistique.

locaux qui paient les droits de départ et reçoivent les passes qu'ils délivrent aux colporteurs ; ailleurs, à Ponky par exemple, les sauniers eux-mêmes sont tenus de recevoir les passes qu'ils soldent ; les colporteurs leur achètent donc directement, et les propriétaires de sauneries sont responsables de tout le sel qui partirait en

Frais et modes de transport.- D'après ce qui précède, on voit que, pour certains pays, tous les impôts réunis n'augmentent le prix du sel que de 2 à 3 sapèques par livre, pour d'autres l'enchérissement peut atteindre

fraude de leur exploitation. Aux pays, comme Chée-kong, Pong-ky, Lan-pou, où le prix de revient du sel est plus élevé, les droits de départ sont assez faibles, 60 sapèques par charge de 120 livres environ ; ils atteignent leur maximum, 600 sapèques par

transport. Le sel le plus imposé est celui des routes fluviales, les plus économiques ; le moins imposé voit bientôt son prix suffisamment augmenté par les frais beaucoup plus considérables des routes de terre. Au Se-tchoan et dans les provinces voisines, les routes ne sont que de rudes sentiers mal dallés, larges de quelques pieds, agrémentés de nombreux escaliers souvent fort raides, franchissant les ruisseaux et les petites rivières tantôt sur une planche assez étroite, tantôt sur un pont de bois ou de pierre, lorsque la population de la région est assez riche pour suffire à cette dépense. Quant aux grands affluents du Yang-tse-kiang, les routes s'arrêtent piteusement sur leurs bords, laissant aux barques le soin de passer les voyageurs. Aussi voitures et chariots sont inconnus dans la province ; les brouettes même ne peuvent être utilisées que dans la plaine de Tchen-tou où elles creusent les routes de profondes ornières.

ballot, aux Grandes Salines où le sel s'obtient à moins de frais. Ces droits de départ ne sont pas soldés par le sel qui part au -moyen des congés, parce qu'il paie les droits suivants. Les droits de circulation sont payés aux douanes inté-

rieures et ne sont dus que par le sel des congés transporté sur les bateaux, et une seule fois à l'une des douanes que l'on rencontre. Ils ne sont pas les mêmes partout;

mais en général ils dépassent le total de tous les autres réunis et leur maximum atteint 1.200 sapèques par ballot, plus de 7 sapèques par livre, c'est une valeur double des droits soldés en vertu des congés. Jadis les employés de chaque douane s'arrogeaient le

10 à 12 sapèques par livre. Mais il y a une compensation

à, cette inégalité, c'est la différence entre les prix de

Pour le reste de la province, les colporteurs avec