Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 205]

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lesquels est fondée l'étude du spiral, et qui rentrent dans la théorie de l'axe neutre, sont non seulement d'accord avec l'expérience, mais avec la théorie mathématique de l'élasticité. La loi de déformation exige bien que la ligne neutre, c'est-à-dire la ligne dont la distance entre deux points infiniment rapprochés quelconques est invariable,

passe par le centre de gravité de toutes les sections transversales. En publiant un Manuel pratique sur le spiral, Phillips facilita aux horlogers l'application de sa théorie. En 1864, paraît un mémoire sur le réglage des chrono-

mètres et des montres dans les positions verticales et inclinées (*) Le réglage des appareils portatifs dans toutes les positions est nécessaire ; or, pour peu que le centre

de gravité du balancier s'écarte le moins du monde de l'axe géométrique autour duquel il oscille, son poids intervient dans certaines positions de l'appareil, et la durée des vibrations n'est plus due uniquement au spiral. Pour

effectuer le réglage, on procède par tâtonnements en ajoutant ou retranchant du poids au balancier. La détermination de la règle à suivre pour ces tâtonnements était d'autant plus intéressante que la méthode pratique consistant à enlever du poids au balancier du côté qui, placé vers le bas, donne de l'avance, doit être appliquée en sens inverse quand l'amplitude de l'oscillation est très grande. Ce mémoire offre aux mathématiciens une application

du principe de la variation des constantes arbitraires, si fécond dans ses applications, principalement à la mécanique céleste, et d'un usage commode dès qu'il s'ait d'évaluer de petites perturbations. L'expérience a, dans ce cas encore, vérifié exactement la théorie. Cette méthode (*) Comptes rendus, 1864, 1** sem., p. 287 et 363; Annales,

t, IX, p. 321.

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de calcul, appliquée à la détermination des perturbations

des planètes, avait été le programme d'une thèse d'astronomie soutenue par Phillips à la Faculté des sciences de Paris, le 22 mars 1849. Recherchant les perturbations qui troublent l'isochronisme des spiraux construits suivant ses données, Phillips étudie, dans son mémoire à l'Académie du 31 août 1868 (*) l'influence que peuvent avoir les déformations des balanciers circulaires produites par la force centrifuge, lors des grandes amplitudes d'oscillations il en résulte un certain retard, qu'on corrigera en réduisant le rayon du balancier, ou en faisant usage de balanciers à lames rectilignes.

Il n'avait jusqu'alors étudié que certaines formes du spi-

ral, les plus usitées : reprenant l'examen du spiral plat, qui n'avait de courbe théorique qu'à son extrémité extérieure, il conseille en 1871, au Locle, l'addition d'une seconde courbe théorique, intérieure, à son autre extréinité (**) ; dès 1872, six chronomètres établis avec ce spiral

donnent d'excellents résultats : la variation du plat au pendu est réduite à moins d'une seconde parjour, et même

à 0,02 seconde pour l'un d'eux, tandis qu'elle est en moyenne de 2 secondes pour les autres spiraux. Un intéressant tableau, joint au mémoire, indique la réduction successive de cette variation, constatée à l'observatoire de Neuchâtel, depuis l'année 1864, où l'on a commencé à suivre les tracés des courbes théoriques de Phillips. L'écart de 8 secondes en 1861, passe à deux secondes en 1872. Les Comptes rendus de 1871 (***) et de 1878(*"**)

donnent également des détails sur les observations faites à Neuchâtel. (1 Comptes rendus, t. LXVII, p. 508. (1 Comptes rendus, 1874, i'r sem., p. 667.

(`**) 2* sem., p. 1069.

(****) 1** sem., p. 1479. Tome XIX, 1891.