Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 206]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

366 NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR ÉDOUARD PHILLIPS.

La théorie du spiral plat à seconde courbe théorique est donnée dans les Comptes rendus de 1878 (*). D'autres recherches complètent fceuvre déjà si impor-

tant de Phillips : en 1871, M. Grossmann, directeur de l'école d'horlogerie du Locle, avait montré que les deux courbes terminales d'un spiral peuvent être de types différents (**). Phillips démontre ce résultat et le déduit d'un théorème général (***); toutes les fois que la forme d'un

spiral est telle qu'il n'existe, pendant le mouvement, aucune pression contre l'axe du balancier, il arrive que, pendant le mouvement, le centre de gravité de ce spiral est constamment sur l'axe du balancier. Cherchant toujours à généraliser autant que possible

ses recherches, il étudie le spiral sphérique dans les Comptes rendus de l'Académie des 9 et 16 juin 1879. En 1881, la théorie est étendue au spiral conique et à divers

autres, dans un grand travail publié dans le Journal de l'École polytechnique, XLIX° cahier. Un autre problème important se présente dans l'étude de la marche des balanciers de chronomètres : ces balanciers sont formés de lames bimétalliques pour compenser l'action des variations de température ; mais la compen-

sation n'est pas parfaite ; on obtient bien l'égalité de marche pour deux températures extrêmes, mais on a une

erreur secondaire aux températures intermédiaires. Le chronomètre réglé pour la température moyenne retarde aux extrêmes. Phillips étudie ce délicat problème ; il reconnaît que la perturbation réelle est égale à la somme algébrique des perturbations dues au spiral seul et au balancier seul, et du produit de ces deux perturbations. Il montre que le choix de la forme du spiral et surtout (') 1" sem., p. 26. (**) Comptes rendus, 1871, 2° sem., p. 1071. (***) Comptes rendus, même volume, p. 1131.

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR ÉDOUARD

PHILLIPS. 367'

de la matière qui le compose exerce une influence sur cette erreur secondaire. L'alliage de palladium paraît particulièrement avantageux. Cet alliage, riche en palladium (75 p. 100) est assez fréquemment employé aujour-

d'hui pour les spiraux, où il remplace l'acier ou l'or.

Dans les montres ordinaires il a sur l'acier l'avantage de ne pas s'aimanter au voisinage des machines électriques. La Revue suisse d'horlogerie (*) nous apprend que Phillips avait entrepris, avec M. Callier, de nombreuses expériences sur la compensation, notamment sur les balanciers à lames planes ; mais il n'a jamais voulu publier ses travaux, ne les jugeant pas assez complètement étudiés.

D'autres études, relatives 7à l'isochronisme, l'occupaient au moment de sa mort : les Comptes rendus de l'Académie des sciences du 26 janvier 1891, nous donnent

l'analyse, par M. Wolf, d'un mémoire de Phillips sur le pendule isochrone, mémoire qu'il a laissé entièrement rédigé et qui sera prochainement publié. En ajoutant au pendule ordinaire un petit ressort horizontal, convenablement calculé, on le rend à peu près rigoureusement isochrone pour des oscillations d'une amplitude de 10 à 5° Ce ressort est encastré à l'une de ses extrémités, et relié à la tige du pendule par une petite bielle, verticale quand cette tige est au repos. M. Wolf cite des expériences qui confirment la théorie: un pendule ordinaire a donné des différences de 6 secondes par jour, suivant qu'il décrivait de grands ou de petits arcs ; après l'addition du ressort correcteur, les écarts se sont réduits à 14 centièmes par seconde. Notre rapide examen des travaux de Phillips sur la chronométrie nous montre le rôle brillant de la théorie qu'il a établie : ici la théorie ne se contente pas d'expli(*) Août 1890, p. 293.