Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 158]

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MÉTHODES D'EXPLOITATION 270 on pratiquait au milieu de la couche deux niveaux ; l'un, A,

qui était muraille sur toute sa longueur, servait à l'introduction des remblais, et l'autre B, qui était muraille seulement au fur et à mesure que les dépilages progressaient, servait aux départ des charbons. On reliait _ces deux niveaux tous les 100 mètres par une cheminée C, ?a, partir de laquelle on commençait l'exploitation en battant en retraite à droite et à gauche ; chaque pilier de

cent mètres compris entre deux cheminées était ainsi attaqué simultanément à ses deux extrémités. La fig. 12 fait voir comment sont disposés des chantiers parvenus à divers états d'avancement. Les remblais sont

versés par les cheminées a, et les charbons sont jetés dans les cheminées h; ces dernières sont maintenues au milieu des remblais, et s'allongent à mesure que l'exploi-

tation est portée sur une tranche supérieure, tandis qu'au contraire la longueur des cheminées à remblais va progressivement en diminuant. Lorsque la dernière tranche est enlevée, les cheminées à charbon deviennent des cheminées à. remblais pour le prisme vertical suivant. Chaque traverse au charbon était attaquée à partir de la cheminée à remblais : elle allait, comme nous l'avons déjà mentionné, du mur au toit ; elle avait en moyenne une longueur de 10 à 12 mètres. Le remblai était mis en place aussitôt après le déhouil-

lement de chaque traverse, et on attaquait ensuite

la

traverse supérieure.

Résultats fournis par l'application. - On arrivait ainsi à enlever, dans un délai d'environ trois mois, un prisme de houille de 12 mètres de hauteur, c'est-à-dire qu'on s'élevait en moyenne de 4 mètres par mois, et on aurait vraisemblablement pu, s'il avait été utile, marcher plus rapidement encore. Aucune des autres méthodes connues ne permet un déhouillement aussi rapide

DES COUCHES DE HOUILLE PUISSANTES.

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dans le sens vertical. C'est là l'avantage essentiel qui peut être revendiqué en faveur de la disposition usitée Firmy. En revanche, les inconvénients étaient nombreux :

1° Charbon brisé en descendant dans une cheminée. 2° Remblais et charbons obligés de subir plusieurs

manipulations.

30 Aérage des chantiers à peu près impossible, les

cheminées à charbon étant généralement remplies à l'effet de diminuer le bris de ce charbon. 4° Difficultés de multiplier les chantiers dans un même

étage, parce que l'entretien de la voie de roulage des remblais, directement au dessus des chantiers en activité, eût été onéreux. Aussi remblayait-on cette voie à Firmy, au fur et à mesure qu'elle devenait inutile. On ne pouvait ainsi exploiter qu'en battant en retraite vers

les points d'arrivée des remblais dans la voie de roulage. L'exploitation était par suite peu intensive. 50 La surveillance était difficile les chantiers étaient éloignés les uns des autres, et surtout l'accès à chaque chantier était peu commode, attendu qu'il fallait passer par les cheminées.

Abandon de la méthode; son application limitée ci quelques cas spéciaux. - Ces divers inconvénients ont en-

traîné, à Firmy, l'abandon de la méthode verticale, qui pouvait être, en l'espèce, avantageusement remplacée

par la méthode horizontale. Cependant il convient de re-

connaître que cette méthode avait l'avantage de permettre, mieux qu'aucune autre, un rapide déhouillement dans le sens vertical. Il n'est donc pas impossible que dans certains cas très spéciaux elle puisse trouver une Utile application, par exemple lorsqu'il s'agit d'exploiter des massifs d'investison très fissurés et envahis par les feux. La voie supérieure permettrait d'éteindre les incen-