Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 157]

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MÉTHODES D'EXPLOITATION

(4m,50), cette méthode donna de mauvais résultats. Le boisage des chantiers présentait de grandes difficultés et il était coûteux. La sécurité des mineurs n'était pas suffisamment assurée ; la moindre irrégularité dans le, service des remblais paralysait le travail ; enfin le charbon était souillé. Ajoutons que l'exécution de cheminées dans des couches grisouteuses était dangereuse, et qu'il était, en outre, difficile d'aérer d'une manière satisfaisante les chan. tiers de rabatage. La seule inspection de la fig. 8 montre

en effet, sans qu'il soit utile d'entrer dans des détails circonstanciés, que vu la multiplicité des traverses il fal-

lait, pour obliger le courant d'air à suivre la ligne des chantiers, installer de nombreuses portes tant dans les niveaux que dans les traverses. Or, la présence de portes multiples constitue une complication gênante, et n'assure pas d'une façon suffisamment régulière la ventilation des

chantiers. En outre, le circuit de l'air dans ces derniers était fort peu rationnel ; le courant devait successivement monter puis descendre par les rabatages et, comme des

éboulements se produisaient souvent, la circulation de l'air était alors interrompue et les chantiers étaient momentanément non ventilés. Enfin, il y avait inconvénient à employer une méthode qui ne permettait un déhouillement complet qu'a la condition de lui adjoindre celle des tranches horizontales. Aussi fut-elle définitivement abandonnée en 1871, à la

suite d'une étude attentive faite par M. Petitjean, alors Ingénieur en Chef des Mines de Blanzy. Les vicissitudes par lesquelles a successivement passé

la méthode des rabatages sont assez instructives ; tout d'abord, on espérait enlever par ce procédé des tranches horizontales de 15 à 16 mètres d'épaisseur ; on a dû progressivement réduire cette épaisseur, finalement on arrivait à Blanzy à n'avoir qu'une tranche de 41",50, et

DES COUCHES DE HOUILLE PUISSANTES.

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on reconnaissait que c'était encore une hauteur trop grande, qu'il fallait se borner au déhouillement d'une tranche de 21'1,20 à 2',30.

§ 3.

Méthode verticale.

Considérations générales. - La méthode verticale n'a été souvent qu'une variété de celle par tranches horizon-

tales, mais dans certains cas, aux mines de Firmy par exemple, elle présentait un caractère tout spécial. Elle avait été imaginée en vue de permettre un déhouillement très rapide sur une même verticale, de façon à éviter les incendies. Dans le mode employé jadis à la Grand'Combe (*) on procédait en réalité par tranches horizontales successives, mais pour qu'une tranche fuit lestement enlevée, on ne lui donnait qu'une longueur restreinte en direction (10 mètres).

A Firmy, on prenait successivement et en montant,

sur une hauteur de 12 mètres, une série de traverses successives de 3 mètres de largeur allant du toit au mur

on enlevait ainsi une série de prismes verticaux étroits, compris entre deux plans verticaux normaux à la strati-

fication et distants de 3 mètres, et deux plans horizontaux situés à 12 mètres de distance.

Les

llioded'application à Firing. fig. 11 et 12, Pl. VII, font connaître comment était pratiquée la méthode verticale aux mines de Firmy, dans le cas le plus favorable, celui où la pente de la couche était d'environ Chaque

45 degrés.

zone en exploitation avait, comme nous

l'avons déjà dit, une hauteur verticale de 12 mètres ; à la partie supérieure et à la partie inférieure

de cette zone

(*) Amiot. Méthodes d'exploitation des couchas puissantes (An-

nales des mines, 7° sér., t. X, p. 116). Tome XIX, 1891.

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