Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 132]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. DU SOUICH.

saine appréciation de la nature des terrains traversés, est nécessaire dans les conditions où l'on se trouve, et il rappelle l'exemple tiré des houillères d'Anzin, où ce n'est

qu'après dix-sept années de travaux, et après avoir creusé en vain quatorze puits sur les territoires de sept communes, que l'inventeur de ces houillères put fonder le premier établissement de mines du département du Nord.

Le mémoire de M. du Souich est divisé en deux parties. Dans l'une, il fait la description géologique de la contrée, et étudie successivement les terrains supérieurs et inférieurs au terrain houiller, ainsi que ce terrain luimême ; dans l'autre, il indique quel est le mode d'exploration que l'on doit suivre ; il fait connaître les moyens à

l'aide desquels il est possible de déterminer, dans les sondages, les principales circonstances de gisement des terrains, ainsi que les précautions nécessaires pour bien constater la nature des roches., Les terrains supérieurs au houiller, ou morts-terrains, constituent, dans le Pas-de-Calais, des formations horizontales, que l'on doit traverser avant d'arriver, soit à la formation carbonifère, soit aux formations primordiales de sédiment ; le terrain crétacé y prédomine. Ce terrain manque toutefois dans quelques parties, comme dans le Boulonnais, où l'on ne trouve plus que les formations jurassiques ou oolithiques ; dans d'autres il est recouvert par le tertiaire. Les terrains primordiaux de sédiment ont, comme caractère saillant, l'obliquité des couches ; ils se montrent au jour en quelques points plus ou moins circonscrits, notamment dans la partie septentrionale du Bas-Boulonnais, et dans quelques vallées du Pas-de-Calais et du Nord.

Morts-terrains. - Dans le terrain tertiaire inférieur,

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certaines roches ne peuvent se distinguer d'une des

assises du groupe de la craie que par leur position ou par les fossiles ; d'autres ont été confondues quelquefois avec celles du terrain houiller. On y trouve aussi des lignites, qui ont été confondus avec la houille, et qui, vers le mi-

lieu du xviii° siècle, ont provoqué des recherches au mont Colline, à l'embouchure de l'Authie, bien que la composition minéralogique et paléontologique du tertiaire n'offre, en réalité, aucune analogie avec celle du terrain houiller.

Le groupe crétacé se divise en deux étages, supérieur et inférieur. Ce dernier, qui est formé par le grès vert, présente beaucoup de variations il n'a qu'une faible épaisseur dans plusieurs exploitations du Nord, et prend au contraire un développement considérable dans un bon nombre de localités du Pas-de-Calais et de la Somme. Certaines roches de grès vert sont quelquefois confondues avec le terrain houiller, bien qu'un examen un peu attentif suffise pour reconnaître une différence complète de composition, de texture et de structure, et que les fossiles-y soient tout différents.

Le conglomérat, connu sous le nom de tourtia, que

l'on traverse constamment dans les puits d'exploitation du Nord

avant d'atteindre les gîtes, est aussi considéré

à tort par le mineur comme un indice certain de la présence du terrain houiller, et la présence de .parcelles de houille, qu'on y rencontre parfois, ne peut éclairer sur le plus

ou moins d'éloignement des gîtes. L'étage inférieur du groupe crétacé renferme parfois des lignites fibreux et des lignites piciformes, et leur présence concourt encore aux méprises que commettent les ouvriers sur la nature des terrains qu'ils traversent, surMut dans les sondages. D'autres causes d'erreurs

peude caractères accidentels des roches vert, qui inquiètent quelquefois mal à propos les

vent aussi provenir du grès