Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 131]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. DU SOUICH.

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. DU SOUICH.

Nommé inspecteur général de 2e classe le 11 juillet 1866, puis inspecteur général de 1" classe le 14 juin 1872, il fut d'abord chargé de la division du centre, et, à partir du 10 mars 1869, de la division du nord-ouest, dont il conserva l'inspection jusqu'en 1878. Depuis le 23 mai 1879 jusqu'à sa retraite en 1882,

caractère, et un dévouement absolu à ses devoirs. Partout il a rendu d'importants services, comme géologue, comme ingénieur et comme jurisconsulte. On peut dire qu'il ne touchait pas à une question sans y faire pénétrer la lumière, toujours préoccupé de rechercher avant tout la vérité, la justice et l'intérêt public.

M. du Souich est resté vice-président du Conseil générai des mines. Il avait d'ailleurs été successivement nommé membre du Conseil de l'École des mines, de la Commis-

sion spéciale de la carte géologique détaillée de la France, du Comité consultatif des poudres et salpêtres (au ministère de la guerre), président de la Commission spéciale chargée d'étudier la question des modifications que peut réclamer la statistique de l'industrie minérale, membre de la Commission chargée d'étudier les moyens propres à prévenir les explosions de grisou, membre, puis président de la Commission centrale des machines à vapeur, membre du Conseil supérieur des voies de communication, membre du Conseil de perfectionnement de l'École des mines, président de la Commission spéciale de la carte géologique détaillée, président de la Commission des Annales des mines. Il était en outre membre du

Conseil d'hygiène publique et de salubrité du département de la Seine. Chevalier de la Légion d'honneur le 10 décembre 1850,

il avait été promu le 13 juillet 1862 au grade d'officier, et il reçut le 19 juillet 1880 la croix de commandeur.

Il avait obtenu en 1855 une médaille d'honneur à l'Exposition universelle pour ses travaux géologiques sur le Pas-de-Calais.

Pendant sa longue carrière, M. du Souich a rempli plusieurs postes importants, dans lesquels il s'est toujours fait remarquer par son amour du travail, son esprit

judicieux et droit, sa science profonde en tout ce qui concerne l'art de l'ingénieur, la parfaite loyauté de son

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Lorsque M. du Souich a été chargé du sous-arrondissement d'Arras, le terrain houiller du nord de la France n'était encore connu que dans le département du Nord, et les concessions s'arrêtaient à Aniche. Cependant le prolongement de ce bassin vers l'Ouest, sous les terrains sédimentaires, était considéré comme certain, mais on ne connaissait ni sa direction exacte, ni ses limites. Plusieurs compagnies avaient commencé des recherches, soit par puits, Soit par sondages ; mais, faute d'une direction sage, ces travaux n'avaient pas abouti,

et de grosses dépenses étaient restées improductives. M. du Souich, après un examen approfondi de l'état des choses, prit à coeur l'intérêt des recherches, se livra à de nombreuses études géologiques, et se fit le conseil des explorateurs.

Mémoire de 1839. Dans une importante brochure parue en octobre 1839, intitulée : « Essai sur les recher-

ches de houille dans le nord de la France », il se livre à une étude complète de la question.

Dans l'introduction,

il fait ressortir les fautes commises dans les travaux entrepris, et qui tiennent surtout au défaut de méthode dans ces travaux, et à ce que l'on

néglige trop l'étude géologique des terrains. Il établit qu'une question de recherches de mines est une question toute géologique, et que le géologue ne peut commencer à s'effacer que lorsque les gîtes ont été découverts ; qu'une exploration méthodique et persévérante, avec une