Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 129]

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NOTE SUR LE COUP DE GRISOU

SURVENU A LA MINE DE CAMPAGNAC.

Ingénieurs des mines, est intervenue, le 8 août 1889,

l'objet d'un soin particulier, un charron est établi à demeure dans la mine pour les réparer. L'aérage a été modifié de fond en comble autant pour mettre le travers -bancs de roulage dans l'air pur que pour parer à la ruine du puits d'Offet, sous lequel s'avançaient les travaux. Un nouveau ventilateur Farcot a été

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une circulaire ministérielle proscrivant l'emploi des lampes Mueseler bâtardes, c'est-à-dire des lampes qui, par le raccourcissement et l'évasement de la cheminée, s'écartent notablement du type Mueseler belge. A toutes ces mesures de précaution, la Compagnie a ajouté les suivantes.

Les ouvriers les plu sérieux sont mis aux chantiers dangereux. Des fouilles ont systématiquement lieu sur un certain nombre d'ouvriers pris au hasard ; les résultats en sont inscrits sur des imprimés ad hoc; tout ouvrier porteur d'une allumette est impitoyablement renvoyé. Le tirage des coups de mine est interdit dans les étages du fond ; pour les autres, le tirage est fait par un boute-feu spécial et avec les explosifs de sûreté. Le maître-mineur examine chaque jour une quarantaine de lampes dans la mine et consigne ses observations sur un registre spécial.

La quantité de grisou dégagé, l'état et le dosage du courant d'air sont aussi l'objet d'une surveillance particulière. Des essais anémométriques et des dosages grisoumétriques sont effectués deux fois par semaine, et leurs résultats inscrits sur un registre spécial. La teneur maxima tolérée dans les retours d'air est de 1 1/2 p. 100.

Quand la proportion est plus forte, des chantiers sont arrêtés, et ils ne sont repris que lorsque le grisou s'est dégagé en quantité suffisante pour que la limite de teneur

ci-dessus indiquée ne soit pas dépassée. Les courants du 109 et du 119 ont été séparés quelque temps après l'accident; l'emploi de lampes à cuirasse capables de supporter une plus grande vitesse a permis d'augmenter encore la quantité d'air ; les longues gaines sont condamnées en principe et remplacées, toutes les fois que le développement de la couche le permet, par des gale-

ries jumelles, avec recoupes d'aérage; les portes

sont

installé sur le puits n° 3 muni d'un clapet Briart

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en

outre, le ventilateur qui fonctionnait sur le puits d'Offet

a été transporté et établi sur ce même puits n° 3. Le nouvel appareil doit fournir, à la vitesse de 90 tours, un débit de 35 mètres cubes. Ces deux ventilateurs se suppléent l'un l'autre et fonctionnent l'un ou l'autre sans aucune discontinuité. Une nouvelle galerie au rocher a été pratiquée, au 109, pour porter directement l'air du puits d'entrée vers l'extrémité du quartier Nord. Le traçage serré du 119 semble avoir assaini complètement la couche à cet étage : les débuts du traçage ont en effet souvent rencontré le grisou en quantité inquiétante , tandis qu'actuellement le dépilage par grandes tailles se poursuit sans difficulté. Le retour d'air de cet

étage marque généralement de 1/2 à 3/4 p. 100 de grisou, rarement 1 p. 100. Le 109, au contraire, continue à être grisouteux, et la teneur augmente très sensiblement quand on tente de

courtes descentes dans la couche. Cependant, en 1889, le retour d'air de cet étage s'est maintenu entre 3/4 et 1/4 p. 100 avec des alternatives diverses, des suspensions nombreuses de travail, un nombre toujours très tlrimesitécudbeesch.antiers (5 au maximum) et un aérage de 5 mè-

Il faut citer toutefois le dégagement exceptionnel qui a eu lieu au 109, du 18 au 25 octobre 1889: malgré la suspension de tout travail, la proportion de grisou s'est élevée brusquement à 2, puis à 2 1/2 p. 100, ce qui correspond à un dégagement de 125 litres par seconde.