Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 105]

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164 DANGERS DE L'EMPLOI DES BOULONS A CHARNIÈRE POUR MAINTENIR LES OBTURATEURS AMOVIBLES. 165

que les récipients dont nous nous occupons soient décla rés au préfet du département, qu'ils soient soumis à l'épreuve légale et pourvus , en outre , d'une soupape de

net, d'une valve ou d'un tiroir. Quand, d'une façon ou d'une autre, le récipient peut être isolé de l'atmosphère, il ne faut pas hésiter, conformément à la circulaire mi-

sûreté s'ils sont timbrés pour une pression moindre que celle fixée pour la chaudière alimentaire. Les constructeurs doivent aussi faire en sorte que les épreuves de ces appareils aient lieu dans leurs conditions de marche normale. Il n'en a malheureusement pas été ainsi pour l'évaporiseuse de M. Ferlat. Elle avait été essayée par pression hydraulique dans des conditions de sécurité très supérieures à celles de son usage habituel, et cela pour trois raisons : 1° les boulons étaient tout à fait indépendants et pouvaient être poussés jusqu'au fond des entailles, tandis que les boulons à charnière agissaient à peu de distance du bord de la porte ; 2° au lieu du joint en caoutchouc de faible largeur, ayant sa position fixée par celle de la rainure, on avait une large tresse de paille qui touchait les boulons ; 3° enfin, outre les boulons, on avait employé, pour améliorer le serrage, de quatre à six pinces ou serre-joints embrassant la porte et la bride du récipient. L'assemblage des deux pièces avait donc été réalisé d'une manière aussi satisfaisante que possible. Si au contraire on s'était placé dans les conditions où l'appareil devait fonctionner, on ne serait sans doute pas arrivé à obtenir la pression d'épreuve, ou bien on aurait vu se produire des déformations d'une intensité telle que l'appareil n'aurait pu être timbré. De toute façon, l'acci-

dent eût été évité. Quand les appareils en question sont disposés de manière que leur communication avec l'atmosphère les exempte de toute pression effective nettement appréciable, la fermeture amovible à l'aide de boulons à charnière n'a plus d'inconvénient ; mais encore faut-il qu'eu ce cas, cette communication ne puisse jamais être interceptée soit par une obstruction, soit par le jeu d'un robi-

ii

nistérielle du 13 novembre 1888, à procéder comme il a été dit plus haut, c'est-à-dire à se soumettre au titre V du décret de 1880. C'est faute d'avoir pris ces précautions que plusieurs des accidents que nous avons passés en revue ont pu se produire. Si l'on croit devoir conserver les boulons à charnière, il sera prudent de les placer le plus près possible du tore en caoutchouc destiné à assurer l'étanchéité, et d'emprisonner celui-ci entre deux gorges profondes creusées l'une dans la bride fixe, l'autre dans le bord de l'obturateur mobile, et se correspondant exactement., afin de réduire à quelques millimètres seulement l'intervalle compris entre les deux surfaces planes juxtaposées. Une autre disposition recommandable consiste à emboutir le diaphragme mobile de telle façon que son bord soit rabattu perpendiculairement à la bride fixe (fig. 9, Pl. V); ce bord est rivé extérieurement à l'une des faces d'une cornière circulaire dont la seconde face sert à faire lejoint. De cette manière, la surface annulaire sur laquelle agissent les écrous de serrage tend beaucoup moins à se dégager de ces écrous sous l'action de la force élastique de la vapeur, et le renversement des boulons à l'extérieur n'est plus autant à redouter. Mais le mieux encore sera de renoncer aux boulons à

charnière et de les remplacer par des boulons ordinaires traversant les bords en présence de la bride fixe et du couvercle mobile. Celui-ci sera ainsi retenu sur sa péri-

phérie par les corps mêmes des boulon, et non plus seu-

lement par la pression des écrous. Si les manoeuvres y perdent en rapidité, la sécurité y gagnera, et c'est là le point essentiel.