Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 106]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

166

NOTE SUR LE COUP DE GRISOU

SURVENU A LA MINE DE CAMPAGNAC.

167

employés pour en triompher, ainsi que les constatations faites en vue de déterminer la cause de l'accident, et les conclusions qu'on en a pu déduire. » SUR LE

COUP DE GRISOU SURVENU A LA ME DE CA1VIPAGNAC

La présente note a pour but d'exposer ces divers points. Il convient auparavant de donner une idée générale du gîte et des travaux parcourus par l'explosion. ALLURE DU GÎTE.

DANS LA NUIT DU 2 AU 3 NOVEMBRE 1888 Par M. BERNARD, Ingénieur des mines.

La-Société de Campagnac exploite une couche unique,

ayant une direction générale N.-S., continue dans sa partie centrale, très amincie vers le Nord, divisée en lentilles au sud.

Une terrible explosion de grisou, survenue à la mine de houille de Campagnac (Aveyron), dans la nuit du 2 au 3 novembre 1888, a causé la mort de quarante-neuf ouvriers; malgré que les dommages aient été considérables, leur nature a permis aux sauveteurs de parvenir assez rapidement au lieu de l'explosion et de procéder, dans les moins mauvaises conditions possibles, aux constatations nécessaires pour en déterminer la cause.

Or, il est très rare que, dans un accident de cette importance, on puisse former autre chose que des conjectures; ici, les Ingénieurs des mines ont été assez heureux pour reconstituer la catastrophe avec un haut degré de vraisemblance ; de plus, les causes reconnues

tant par leur nature et l'intensité du dégagement grisouteux que par le mode d'inflammation

ont paru assez intéressantes pour que le Conseil général des mines

L'épaisseur moyenne de la partie régulière atteint 20 mètres, et l'inclinaison est de 22 degrés vers l'ouest. Cette couche, cet amas plutôt, est exploité par tranches horizontales descendantes avec remblais complets ; les terrains encaissant les. parties en dépilage étant très ébouleux, on déhouillait à l'époque de la catastrophe par recoupes en cul-de-sac larges seulement de 2'11,50. On traçait une tranche à mailles serrées et on attaquait les piliers en rabattant vers la galerie de sortage. La surfacedes tranches était assez petite et l'extraction journalière y atteignait 500 tonnes. C'était donc une exploitation intensive, avec chantiers très rapprochés. Tout ce qui précède s'applique aux travaux en dépilage que la flamme n'a pas atteints, mais que les gaz irrespirables ont décimés.

Une faille longitudinale importante affecte la couche, sert de toit dans les parties supérieures, et a été ren-

ait émis l'avis « qu'il y aurait un véritable intérêt a

contrée comme

porter, par la voie de l'insertion d'une notice aux Annales des mines , à la connaissance des ingénieurs de l'État et des ingénieurs de l'industrie, les mesures prises

l'ouest de cette faille, la couche a subi un plissement important, de sorte que la traversée en est considérable.

pour le sauvetage, les difficultés rencontrées et les moyens

mur dans les niveaux les plus bas. A.

Le glissement le long de la faille paraît être moins grand au sud qu'au nord, mais il existe néanmoins.