Annales des Mines (1890, série 8, volume 18) [Image 373]

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AVEC LES CONSTRUCTIONS NAVALES.

696 L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE DANS SES RAPPORTS

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de l'ingénieur d'usines. Le laminage des rails qui a demandé tant d'efforts autrefois ne parait plus qu'un jeu d'enfants à côté de ces grands travaux de la métallurgie

épreuves de tir sans altération sensible ; on trouvera dans les notices de la Société des aciéries de la marine et des chemins de fer, et dans celles de la Société de Châtillon et Commentry, la nomenclature de ces divers

Nous ne saurions fermer ce chapitre consacré à la

projectiles, dont le plus puissant, celui de 42 centimètres,

contemporaine.

bouche à feu sans faire mention d'un mode de travail récent, et dont l'Exposition de 1889 montrait les premières

applications. C'est le forgeage sur mandrin permettant d'obtenir, sous le marteau, le vide intérieur du tube qui, par les procédés jusqu'à présent en usage, doit être, on l'a vu, enlevé au foret. La Société des aciéries de la marine et des chemins de fer, et la Société des aciéries de Saint-Étienne avaient. apporté au Champ de Mars des spécimens de ce mode de travail. N'ayant pas eu l'occasion de le voir pratiqué, nous nous bornerons à cette indication sommaire. Projectiles.

La fabrication des projectiles a été également, pour les quelques usines qui s'y sont adonnées, une occasion de savantes études récompensées par des travaux importants. L'acier moulé a définitivement remplacé la fonte trempée qui, il y a quelque vingt ans, avait entrepris contre le blindage une lutte inégale. C'était alors l'usine de Terre-Noire et l'usine Saint-Jacques, à Montluçon, qui comptaient parmi les principaux fournis-. seurs de la Marine. Les progrès réalisés dans la fabrication des projectiles en acier sous leur forme actuelle sont dus surtout à d'Unieux qui, en propageant l'emploi des alliages chromés, a ouvert une voie nouvelle à la préparation des aciers à la fois durs et résistants. La plupart des exposants de la classe 41, appartenant à la région de la Loire et du Centre, avaient apporté au Champ de Mars toute la série des obus de rupture de

leur fabrication, après leur avoir fait supporter les

atteint, avec sa charge, le poids énorme de 780 kilogrammes.

La fabrication des obus de rupture en acier dur est un

des points sur lequel les usines se montrent le plus sobre de renseignements. Les additions de fer chromé dans le bain métallique, le forgeage de la pièce coulée accompagnée de trempes et de recuits appropriés sont, on peut le dire d'une manière générale, les éléments de succès de cette industrie devenue, pour la plupart des usines de la Loire, un élément précieux de prospérité. À côté des obus de rupture sont venus, depuis quelques années, se placer les obus à grande capacité pour explosifs. Le principe de la fabrication en est tout différent et

consiste à partir d'une tôle en acier qu'on amène par une série d'emboutissages à la forme bien connue du projectile cylindro-conique , ou bien d'un bloc d'acier

amené à la même forme par forgeage en étampes complété d'un étirage à chaud sous la presse hydraulique. La Société des aciéries de la marine et des chemins de fer avait exposé divers obus de ce type atteignant jusqu'à 1'11,37 de hauteur avec le diamètre réduit de 0m,275.

Nous sommes loin d'avoir parcouru la liste entière des fournitures faites par nos établissements métallurgiques pour l'armement des navires de guerre. Canons-revol-

vers à tir rapide posés sur les hunes des cuirassés, et masques en acier durci destinés à mettre leurs servants à l'abri des projectiles analogues lancés par l'ennemi ; tubes lance-torpilles et torpilles, filets pare-torpilles per-

mettant de joindre la défense à l'attaque, tout cela est livré aujourd'hui par les usines françaises, non seulement