Annales des Mines (1890, série 8, volume 18) [Image 369]

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688 L'INDUSTRIE MÉTALLURGIOUE DANS SES RAPPORTS

AVEC LES CONSTRUCTIONS NAVALES.

exceptionnelle est aussi une des conquêtes révélées par la dernière exposition, conquête d'autant plus précieuse que la production de la fonte au bois dans notre pays tend à se restreindre de plus en plus.

d'obtenir les surfaces les plus compliquées à simple et à double courbure, sans aucun danger pour la qualité du métal. Enfin, dans les quatre grands établissements qui s'occupent de cette belle fabrication, Saint-Chamond, le Creusot, Saint-Jacques et l'usine de MM. Marrel frères à Rive-de-Giers, (nous les citons sans vouloir établir entre eux une supériorité quelconque), l'ajustage du blindage est réalisé à l'aide d'un outillage considérable de scies circulaires, de machines à raboter et à percer atteignant les plus grandes dimensions connues. Ces installations permettent non seulement de faire face à tous les besoins de la marine française, mais encore de prendre pour les marines étrangères des commandes qui apportent à nos 'usines un puissant élément d'activité.

Que la matière première employée par la fabrication des

blindages soit la fonte au bois ou au coke, il est établi aujourd'hui que la trempe joue un rôle considérable dans la réussite finale de la pièce. On sait, depuis longtemps, que la trempe à l'eau froide du fer doux, loin de lui donner de l'aigreur, lui donne du nerf et augmente sa résistance, et cette observation est mise à profit pour la préparation des blindages en fer. Pour l'acier plus chargé de carbone, la trempe à l'eau ne saurait être employée; on a recours alors à la trempe à l'huile. On sait, d'après une communication faite au Congrès international des Mines et de la Métallurgie de 1889, que même avec ces procédés de trempe on s'expose à des tapures lorsque la teneur en

Les blindages destinés an cuirassement d'un même navire sont divisés en un certain nombre de lots présentés en recette et dans chacun desquels on prélève une plaque d'épreuve soumise à l'action destructive du canon. Trois coups sont tirés sur les trois sommets d'un triangle dont le côté dépend du calibre du projectile , tracé vers le milieu de la plaque. Suivant la pénétration plus au moins grande du projectile, suivant que la plaque s'est plus ou moins fissurée, le lot présenté est admis en recette ou rebuté avec

carbone dépasse 0,45. On a proposé alors l'emploi de bains métalliques et, en particulier, de plomb fondu, qui tout en évitant le danger signalé augmenterait notablement la résistance des aciers à la traction et au choc sans diminuer sensiblement leur allongement. Appliqué spécialement aux blindages, ce procédé permettrait donc d'obtenir des plaques à la fois impénétrables et plus résistantes. Si nous donnons ces indications en employant la forme conditionnelle, ce n'est pas que nous voulions mettre en doute des faits très nettement affirmés ; nous n'avons malheureusement pas eu l'occasion de les voir appliqués dans les usines qui ont bien voulu nous ouvrir leurs portes à l'occasion de ce travail. Les blindages terminés en forge sont soumis ensuite à

un travail de gabariage qui leur donne les formes permettant d'épouser exactement la courbure de la coque. A l'usine de Saint-Chamond, une presse hydraulique de 4.000 tonnes, desservie par deux ponts roulants, permet

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une mention qui, lorsqu'elle est « très satisfaisante » , délivre

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l'ingénieur de bien lourds soucis. On trouvera dans plusieurs numéros du Génie civil, parus pendant l'Exposition (t. XV, n° 8 : les Industries maritimes du Creusot) l'exposition de la Compagnie de Châtillon (t. XV, n° 21_

et Commentry, usine Saint-Jacques à Montluçon), la reproduction par la gravure de nombreuses plaques plus ou moins avariées par les projectiles d'épreuve, et l'exposition du Champ de Mars et des Invalides montrait quelques spécimens ayant servi à ces reproductions. Canons.

Si la fabrication des blindages a conduit