Annales des Mines (1890, série 8, volume 18) [Image 366]

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des moulages d'acier entrant dans la construction des machines du croiseur le Dupuy de Ldme, dont elle a actuellement la fourniture. Ces moulages forment une série de cinquante-sept modèles différents, sur lesquels cent dix-huit pièces ont été coulées, donnant ensemble un poids de 58.917 kilogrammes TROISIÈME PARTIE. ÉTUDE MÉTALLURGIQUE DE L'ARMEMENT.

Nous avons réuni dans cette troisième partie, tous les appareils métalliques, autres que la coque et les machines,

qui complètent un navire prêt à prendre son service. Parmi ces appareils, il en est pour lesquels le fer est depuis longtemps employé ; on peut en citer comme exemple les ancres avec leurs formes si variées et dont la fabrication a été centralisée par la marine dans son usine

de Guérigny, près de Nevers. Il en est d'autres, et ils sont nombreux, où le fer, continuant sa marche ascendante, s'est depuis quelques années substitué au bois. C'est ainsi que les mâts, aussi bien des navires de guerre

que des grands navires de commerce, sont formés aujourd'hui de virures en tôle, auxquelles on donne de la raideur en plaçant à l'intérieur comme armature longitudinale trois ou quatre cornières ou des fers à T qui peuvent faire l'office de couvre-joints et permettent d'as-

sembler les tôles à francs bords. Le métal s'est aussi substitué au bois dans l'établissement des beauprés et des vergues, en apportant avec un poids égal et souvent inférieur une durée plus grande. Là aussi, après avoir employé la tôle ordinaire en fer, on est venu à la tele d'acier et en dernier lieu à la tôle d'acier chromé, dans les navires de guerre, où la mâture sert bien moins

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AVEC LES CONSTRUCTIONS NAVALES.

682 L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE DANS SES RAPPORTS

à assurer la marche du navire qu'à compléter son système d'attaque et de défense.

Ce sont le plus souvent les arsenaux et chantiers de construction qui préparent le matériel énuméré ci-dessus. C'est, au contraire, à l'industrie privée qu'est re-

mise aujourd'hui, par une sorte de renversement de l'ordre naturel des choses, la fourniture du matériel de guerre de nos flottes. L'Exposition universelle de 1889 a été la consécration de ce fait. Le matériel de guerre, plaques de blindages, canons grands et petits, obus de toutes formes et de toute destination, occupaient une place absolument prépondérante dans l'exposition de nos grandes sociétés métallurgiques. Le groupe des usines de la Loire, si intéressant d'ailleurs à étudier, donnait à la classe 41 une physionomie particulièrement belliqueuse, et des notices publiées par les participants fournissaient de nombreux renseignements sur ce matériel dont le perfectionnement constitue une des préoccupations les plus constantes de l'ingénieur métallurgiste. Nous ne nous écarterons donc point du cadre que nous nous sommes tracé en étudiant successivement la fabrication des blindages, des bouches à feu et enfin celle des projectiles. Nous aurons la satisfaction de constater, chemin faisant, que nos usines doivent à ces fabrications délicates leurs plus beaux succès à l'étranger.

Les premiers essais de cuirassement Blindages. maritime remontent à l'année 1854. Les batteries flottantes employées lors de la guerre de Crimée n'étaient encore pourvues que de blindages de 10 centimètres d'épaisseur; mais dès l'année 1865 les progrès de l'artillerie rayée obligeaient à porter l'épaisseur du blindage è20 centimètres pour les trois vaisseaux l'Oce'aii, le Marengo et

le Suffren, qu'on mit en chantier à cette

époque. On a souvent parlé depuis du duel entre l'obus Tome XVIII, 1890.

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