Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 288]

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ACCIDENT DE LA MINE DE MAURICEWOOD.

ACCIDENT DE LA MINE DE MAURICEWOOD.

purent à peine franchir cette porte et tombèrent un peu au delà pour ne plus se relever. Seul le mécanicien Gall put gagner le grand plan incliné et le remonter en partie malgré la fumée qui l'avait envahi déjà au-dessus du niveau de 266. A ses cris, les deux freinteurs de la tète du plan incliné lui vinrent en aide et il put être sauvé. Robb, l'enchaîneur du fond, arrivé au niveau de 154, avait ren7oyé immédiatement la cage en bas ; elle ramena quatre hommes dont deux étaient déjà morts et dont les deux autres moururent sans reprendre connaissance. On continua quelque temps à faire descendre et remonter la cage ; mais plus personne n'en devait profiter. Robb, du niveau de 372, et Gall, du niveau de 266) devaient être les deux seuls survivants de cette cotastrophe. Des 63 hommes qui avaient succombé, 27 cadavres furent assez promptement retirés dans le sauvetage, 36 n'avaient pas été relevés lorsque la Commission d'enquête achevait son travail à la fin de décembre et déposait son rapport le 21. février dernier (*). On avait laissé monter les eaux et la mine était inaccessible audessous du niveau de 266 mètres.

chapeau dans ses tournées. Le feu à son origine a dû

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être en tout cas sans aucune importance.

Le désastre a été occasionné par le passage de la fumée et des gaz irrespirables du retour d'air dans la voie d'entrée ; de cette voie ils se sont naturellement répandus dans toute la mine. Le passage a eu lieu, ainsi que l'établissent les dépositions des deux survivants, Gall

et Robb, tant par la porte à guichet A qui séparait au niveau de 266 les deux voies d'aérage, que par les différentes traverses, plus ou moins mal bouchées, ouvertes du niveau 266 au niveau 154, entre les deux plans inclinés accolés n° 1 et n° 2. La Commission a assez vive-

ment blâmé la construction tout à fait négligée de la porte A; mais elle n'a relevé ni l'existence d'une seule porte, au lieu de deux, dans cette traverse relativement importante, ni les vices évidents d'établissement qui semblent résulter de ces deux voies principales d'aérage ainsi accolées et pour ainsi dire mélangées l'une à l'autre. La Commission a signalé comme inopportun et même fautif l'établissement de machines intérieures dans des

retours d'air; elle a pensé que ces machines devraient toujours être établies dans un circuit d'aérage qui leur fût

L'enquête Conclusions de la Commission d'enquête. n'a pu déterminer la cause originelle du feu ; mais il n'est pas contesté qu'il a pris dans le bas du plan incliné n°3, vers le niveau de 372. Ce plan incliné était particulière-

ment chaud par suite de la présence de tuyaux de vapeur dans un retour d'air; il contenait des matières facilement inflammables , bois desséchés , toiles d'aérage, etc. On a pensé qu'elles avaient pu être allumées par la lampe à feu nu qu'un surveillant portait à son (") Le rapport de la commission ne donne aucune indication, même indirecte, sur les travaux de sauvetage, les circonstances dans lesquelles ils ont eu lieu et les faits qu'ils ont permis de relever.

spécial. Elle n'a pas cru toutefois devoir de ce chef blâmer les exploitants, à cause de l'usage si répandu en Angleterre d'installations analogues à celles de Mauricewood.

Les représentants des ouvriers, au cours de l'enquête, avaient spécialement reproché aux exploitants d'avoir violé la loi, parce que cette exploitation de Mauricewood constituait, suivant eux, une exploitation à puits unique, interdite par l'article 16 de la loi de 1887. La Commission

a formellement déclaré qu'il n'y avait, dans l'espèce, aucune contravention à imputer aux exploitants. Les deux puits de Mauricewood et de Greenlaw ont paru à la commission constituer les two shafts or outlets dont