Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 287]

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ACCIDENT DE LA MINE DE MAURICEWOOD.

ACCIDENT DE LA MINE DE MAURICEWOOD.

cuits aérant l'un le quartier Ouest et l'autre le quartier Est. Le circuit de l'Est se détachait du plan incliné n°1 au niveau de 319, en traversant en y (fig. 1, Pl. XIV) par un de ces inévitables crossings anglais la voie générale de retour d'air ; ce courant revenait en rabat-vent au

trée d'air de la voie de retour. Les mécaniciens occupés à la machine d'épuisement en EE, dans un retour d'air surchauffé par les tuyaux de vapeur qui y étaient placés, avaient, parait-il, l'habitude de laisser cette porte plus ou moins fortement entr'ouverte pour déterminer à leur

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niveau de fond de 372 au bas du plan incliné n° 3 (e f) qui

constituait la voie de retour d'air général des travaux d'exploitation. Le circuit aérant le quartier de l'Ouest partait du bas du plan incliné n° 1 au niveau de 372 et revenait au bas du plan incliné n° 3, à ce même niveau, en traversant en t (fig. 2, Pl. XIY), par un autre crossing, le retour d'air du quartier Est. Le retour d'air général réuni dans le plan incliné n°3 se divisait au niveau de 266 comme l'indique en détail la fig. 3 de la Pl. XIV. Une partie remontait au compartiment

de sortie du puits en passant par la galerie de circulation hg de l'Ouest ; l'autre partie suivait le plan incliné n° 2, dc, accolé au grand plan incliné n° 1, et une branche de cette division passait par la machine d'épuisement du niveau 266 (EE, fig. 3, Pl. XIV). Les conséquences d'une semblable organisation de l'appareil général de l'aérage se traduisent brutalement par ces deux chiffres : la quantité d'air frais arrivant par le travers-bancs du niveau de 154 était de 6rne,608 à la se-

conde; au bas du plan incliné n° 1, il ne restait disponible pour l'aérage de tous les chantiers que 1111°,652. La perte montait à 75 p. 100! Sans méconnaître cette very

great loss of air, la commission d'enquête a pensé qu'il n'y avait rien à redire, puisque ces Ime,652 laissaient encore 231,5 par seconde et par homme. La mine n'était pas grisouteuse et était exploitée à feu nu. Si l'on se reporte à la fig. 3 de la Pl. XIV, qui représente

en détail les installations du niveau 266, on remarquera la porte A qui séparait à ce niveau la voie générale d'en-

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profit une déviation d'air frais. Dans ce but, et pour mieux régulariser la situation, un guichet avait été percé dans la porte et un canar partant de ce guichet amenait l'air frais à la chambre de la machine. Circonstances de l'accident. Le 5 septembre 1889, à 11 heures 1/2 du matin, un conducteur de chevaux, revenant par la voie de fond du quartier Est, crut apercevoir du feu à la chambre de la machine inférieure ; il en avertit l'enchaineur du fond, Robb, qui, en montant sur la machine, reconnut en effet que la porte régulatrice u (fig.

2, PI. XIV), au bas du plan incliné n° 3, ef, était en feu.

Tandis que Robb envoyait immédiatement prévenir les ouvriers travaillant dans les deux quartiers Est et Ouest, il se faisait remonter par la machine du plan incliné pour demander au mécanicien de la machine d'épuisement du niveau de 266 de lâcher de l'eau dans le plan incliné n° 3 afin d'éteindre l'incendie. A peine au-dessus du niveau de 319, Robb trouva la voie d'entrée d'air déjà si remplie de fumée et de gaz irrespirables qu'arrivé au niveau de 266, il ne put que faire le signal pour se faire remonter jusqu'au niveau de 154, au bas du puits vertical. Robb devait être le seul ouvrier sauvé de tous ceux travaillant au fond.

Au niveau de 266, trois ouvriers étaient à ce moment occupés à la machine d'épuisement supérieure. Dès qu'ils virent arriver la fumée et les gaz irrespirables montant par le plan incliné n° 3 (ef), ils prirent la fuite vers l'entrée d'air ou le grand plan incliné n° 1, par la traverse où ,était établie la porte A (fig. 3, Pl. XIV). Deux d'entre eux