Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 221]

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DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

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Ajoutons que le travail effectif, disponible sur l'arbre

d'un bon moteur Otto, pourra être les 0,8 du travail indiqué. MM. W. E. Ayrton et J. Perry ont donné, dans le Philosophical magazine, s. 5, vol. XVIII, juillet 1884, la dis-

tribution de la chaleur totale produite dans un moteur Otto. Ajoutons que de nombreuses expériences ont été récemment faites en Angleterre sur les moteurs à gaz on en trouvera le compte rendu dans les n°' des 16, 23 et 30 mars 1889 de la Lumière électrique (travail de

G. Richard) et dans le n° du 3 août 1889 de la Zeitschrift des V. Deutscher Ing. Passons à l'examen des détails les plus importants des machines.

Des tiroirs et des soupapes règlent Distribution. l'arrivée et le départ des gaz. Dans le moteur Otto, c'est un tiroir qui permet l'entrée d'air et de gaz pendant l'aspiration; une soupape sert à l'échappement pendant le

4° temps du cycle. Dans les grandes machines, on a

récemment fait la distribution entièrement par soupapes. On ne cherche pas, en général, à doser exactement en volumes l'air et le gaz qui entrent dans le cylindre ; c'est par un réglage convenable des sections de passage, réglage fait par tâtonnements, qu'on proportionne le dosage. Ce qu'on cherche souvent, et notamment dans le moteur Otto, c'est à obtenir un mélange plus riche en gaz combustible au point où se fait l'allumage, afin qu'il se

produise sûrement même avec une faible

teneur

moyenne.

Il est, en effet, avantageux d'employer des mélanges

aussi pauvres en gaz combustibles qu'on le peut, ainsi que nous l'avons fait remarquer déjà : la seule limite est donnée par la condition d'un allumage certain. Disons ici qu'un des avantages de la compression est de per-

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mettre l'inflammation des mélanges pauvres. On ne voit donc, en principe, aucun inconvénient au mélange avec les gaz combustibles d'une fraction des gaz brûlés provenant d'une combustion précédente, mélange qui se produit dans le moteur Otto ; et il paraît difficile d'approuver le principe des moteurs à 6 temps, qui diffèrent de ceux à 4 temps par l'addition d'une période d'aspiration d'air

pur (5' temps) et d'une période d'expulsion de cet air (6' temps), pour faire une sorte de lavage du cylindre avant de recommencer un nouveau cycle (sauf le cas où l'on fait usage de gaz combustibles déjà très pauvres). Il est nécessaire de régulariser la vitesse de la machine malgré les variations du travail résistant : l'idée qui se présente d'abord à l'esprit est d'employer un régulateur à faire varier la section de passage et par suite la proportion du gaz combustible c'est ce qui a lieu dans certaines machines. Mais si le mélange est normalement pauvre, ce qui, nous le savons, est avantageux pour l'économie, une trop forte réduction de la proportion déjà faible du gaz aurait pour effet la non inflammation du mélange. Aussi préfère-t-on souvent faire agir le régulateur de manière à fermer complètement l'arrivée du gaz combustible, quand la machine s'accélère ; le travail moteur du deuxième temps du cycle ne se produit pas, mais on ne dépense pas de gaz. Afin d'obtenir une régularité plus grande, nécessaire surtout pour la commande des machines d'éclairage électrique, et aussi afin d'augmenter la puissance des moteurs sans accroître par trop la dimension de leurs or;

ganes, ce qui présente des difficultés pratiques assez grandes, on fait usage de moteurs à deux et même à quatre cylindres. Les deux cylindres d'un moteur Otto sont accolés et commandent deux manivelles calées de même sur l'arbre, et les temps des cycles sont croisés, le troisième temps dans l'un des cylindres se produisant