Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 220]

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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

d'effort moteur que pendant un demi-tour sur deux, ce qui exige des volants considérables pour obtenir une vitesse régulière, et augmente beaucoup les dimensions de la machine pour une puissance déterminée. Le moteur Dugald-Clerc est exempt également de ce

pas refroidi par une circulation d'eau, des ailettes venues

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défaut, mais grâce à l'usage d'une pompe à air spéciale ; de même le moteur Holt et Crossley, et plusieurs autres.

Dans la plupart des moteurs, Moteurs compound. les gaz ont encore une pression assez élevée au moment où commence leur échappement : on concoit qu'il est possible d'employer ces gaz en mettant en communica-

tion le premier cylindre moteur, pendant le retour de son piston, avec un autre cylindre plus grand, dont le piston effectue alors une course motrice, et rejette les gaz au dehors pendant son retour. C'est un fonctionnement analogue à celui de la machine de Woolf. Cette disposition a été essayée, mais elle paraît abandonnée aujourd'hui. Remarquons que, vu la nécessité de refroidir énergiquement les parois des cylindres des moteurs

à gaz, on ne peut trouver dans leur fonctionnement à détente successive les avantages que donne, dans ce cas, pour les machines à vapeur, le moindre écart des températures extrêmes dans chaque cylindre. Moteurs sans compression.

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L'ancien moteur Lenoir,

construit en 1860, fonctionnait sans compression ; on a renoncé à ce type à cause de la dépense considérable de gaz, sauf pour les faibles puissances. Tel est, par exemple, le moteur Bisschop construit pour donner 3 à 75 kilogrammètres par seconde. Le piston aspire le mélange inflammable pendant la première moitié de sa course; l'explosion se produit alors, et la seconde moitié de la course est motrice ; pendant le retour du piston, les gaz brûlés sont rejetés au dehors. Le cylindre n'est ,

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de fonte suffisent.

Citons encore les petits moteurs du même genre

Bénier, Forest, Noël.

Rendement des moteurs. Les bons moteurs à compression, d'une puissance un peu considérable, dépensent 600 à 800 litres de gaz par cheval-heure indiqué, le

gaz ayant un pouvoir calorifique à volume constant de 5.000 à 5.500 calories par mètre cube. Un cheval-heure est un travail de 270.000 kilogrammètres, équivalent à 637 calories : on utilise donc 637 calories sur 3.000 à 4.000, soit 16 à 21 sur 100; environ la moitié du nombre total de calories produites est emportée par l'eau qui circule autour du cylindre ; le reste se retrouve dans les gaz d'échappement. Le rendement, ou rapport de la quantité de chaleur transformée en travail à la quantité de chaleur totale dépensée, est élevé si on le compare au rendement des machines à vapeur, mais assez faible

si on la compare au rendement théorique maximum donné

par la formule de Carnot t1 tl, ti étant la température absolue (soit 1.800° -I- 273°) des gaz après l'explosion, et t, la température ambiante absolue, soit 27° 273°. Ce rendement est 0,85. On suppose, en appliquant cette formule, que l'échauffement des gaz par leur combinaison chimique est assimilable à l'échauffement par une source de chaleur extérieure la formule du rendement théorique qu'on déduit de cette supposition ne doit donc pas être considérée comme rigoureuse, mais elle donne une indication utile. Elle nous montre que, si le rendement des bons moteurs à gaz est déjà considérable quand on le compare à celui des ma;

nchinesie ter

vapeur, il est probable qu'on arrivera à l'augàencore.

Tome XIII, 1890.

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