Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 163]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR EDMOND FUCHS.

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR EDMOND FUCHS.

agglomérés de houille. Le troisième , rédigé en collaboration avec M. Worms de Romilly, s'occupe des fontes et fers ; un intéressant résumé historique y est suivi de

détails précis sur la fabrication contemporaine, aussi bien en France qu'à l'étranger. Enfin dans le quatrième, consaCré au zinc, Fuchs laisse voir une compétence particulière, fruit des relations qu'il avait déjà nouées avec la société de la Vieille-Montagne, et qui ne devaient pas s'arrêter là. Ces différents travaux furent publiés en 1868. Si l'on songe que, dans cette même année, Fuchs se décidait à donner aux Annales des mines l'étude qu'il avait rédigée dès 1864 sur les gisements de cuivre, de plomb et de fer des vallées Trompia, Sabbia et Sassina, dans la Lombardie septentrionale, étude où il fait ressortir les relations des gîtes avec les roches éruptives, porphyres et mélaphyres ; que, de plus, il allait visiter, pour la VieilleMontagne, des mines de plomb et de zinc en Belgique et en Prusse , mines où les gisements dits calaminaires

mettent si bien en lumière la réaction mutuelle dés roches encaissantes et des eaux minéralisées qui ont engendré les filons, on fie pourra manquer de rendre hom-

mage à cette activité vraiment extraordinaire,

qui

permettait de mener de front des tâches si diverses. Jusqu'alors le service de la carte géologique détaillée

n'avait existé qu'à titre provisoire ; mais l'Exposition universelle avait suffisamment démontré la nécessité, pour la France, d'organiser définitivement l'oeuvre, sous peine de demeurer en arrière des nations voisines. Élie de Beaumont obtint du ministre des travaux publics une décision dans ce sens et, le 15 octobre 1868, un arrêté ministériel confirmait dans leur situation les collaborateurs de la première heure, en leur adjoignant de nouveaux collègues. Fuchs, déchargé des leçons de physique qu'il avait jusqu'alors professées , reprit ses

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courses géologiques en 1869, ce qui ne l'empêcha pas, dans cette même année, d'aller étudier le bassin houiller de La Chapelle-sous-Dun, puis d'entreprendre, pour la Vieille-Montagne, l'exploration du gîte de calamine d'Iglesias, en Sardaigne, enfin d'exécuter, en mai et en octobre, deux voyages en Allemagne. Dans l'intervalle, le Ii août, la croix de chevalier de la Légion d'honneur lui avait été accordée, sur la double proposition d'Élie de Beaumont et de Michel Chevalier, en récompense de ses nombreux et brillants services. Déjà décoré, lors de l'Exposition, de plusieurs ordres

étrangers, il obtenait ainsi, à trente-deux ans, la plus enviée de toutes les distinctions. En 1870, nous retrouvons Fuchs occupé de l'étude de la concession de Marly, qui forme le prolongement vers

le sud-est du bassin houiller de Valenciennes. Puis, à peine a-t-il pu fêter la naissance d'une seconde fille, qu'il part pour le Chili, en compagnie de M. Mallard, afin de

procéder à une expertise pour le compte de la société des naines d'argent de Vallenar. Au cours de cette mission, les deux ingénieurs eurent l'occasion de visiter, dans le désert d'Atacama, le gisement de charbon de la ramera, et d'y recueillir des empreintes végétales, où Zeiller et Schimper reconnurent plus tard des genres

caractéristiques de l'infralias. Le fait mérite d'autant plus d'être noté que, douze ans après, les gîtes houillers du Tonkin réservaient à Fuchs la même surprise paléontologique.

Notre ami avait projeté de traverser la chaîne des Andes et de se rendre au Brésil en traversant le bassin de la Plata. Il se faisait d'avance une fête de ce grand voyage, qui devait combler l'une de ses plus vives aspirations. Hélas ! de désastreuses nouvelles de France parviennent au Chili. Mallard et Fuchs se rembarquent en toute hâte, presque au moment où Mn" Fuchs, seule avec