Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 162]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR EDMOND FUCHS.

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR EDMOND FUCHS.

le service géologique avait ainsi groupés, quelques-uns étaient d'esprit plutôt positif et récalcitrant à certaines généralisations ; d'autres (et il est à peine besoin de dire que Fuchs était de ces derniers) montraient beaucoup

joindre encore un voyage d'études aux mines de Pontpéant, en Bretagne, un autre dans le bassin houiller de Brassac , une tournée dans le Rouergue et le pays d'Alais, et cela dans une année où sa famille s'accroissait d'une fille. Enfin, en 1867, il procéda à l'exploration des mines de zinc de la province de Ameberg, en Suède, entreprise pour la société de la Vieille- Montagne, près de laquelle l'amitié de M. Max Braun lui ménageait un crédit durable. Entre temps, il publiait, dans les Annales des mines de 1867, une traduction, faite d'après le texte norwégien, du mémoire dé MM. Kjerulf et Dahll, sur les gîtes de fer de la côte sud-ouest de la Norwège (A.rendal,

plus d'indulgence, voire même de penchant, pour les idées systématiques, jusqu'à se laisser accuser parfois, sinon de prétendre reconstruire la nature à leur manière, du moins de la regarder plus subjectivement qu'objectivement, comme on disait alors de l'autre côté du Rhin tendance bien excusable, d'ailleurs, si l'on songe qu'elle

était, avant tout, inspirée par le désir de mettre en pleine lumière l'ordre et l'harmonie de la Création. C'est ainsi que, jusqu'à la fin, Fuchs devait demeurer fidèle à la doctrine du réseau pentagonal. Nous croyons bien, du reste, que dans cet attachement inébranlable à une cause dont les partisans se faisaient chaque jour plus rares, il obéissait à un double sentiment : d'une part, un penchant personnel très sincère pour une théorie assurément in-

génieuse autant qu'originale, qui avait à ses yeux le grand mérite d'introduire, dans les faits géologiques et géographiques, la géométrie, cette suprême expression de l'ordre dans la matière ; d'autre part, un souvenir reconnaissant de la bienveillance que lui avaient toujours témoignée Élie de Beaumont, le créateur de la doctrine, et M. de Chancourtois, son propagateur le plus ardent. A l'heure où, ses premiers protecteurs ayant tour à tour disparu, cette fidélité ne pouvait être à Fuchs d'aucun profit, il la gardait encore, trouvant sans doute quelque satisfaction à pouvoir se dire Victrix causa Diis placuit, sed victa Catoni.

Les années 1865, 1866 et 1867 furent particulièrement laborieuses pour Fuchs. A de nombreuses occupations,

nécessitées par le service de la carte, et à l'accomplissement de ses devoirs de professeur, il trouva moyen de

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Naes, Krageroe).

Sur ces entrefaites, l'Exposition universelle de 1867 ouvrit ses portes. Élie de Beaumont faisait partie de la commission impériale, laquelle avait pour secrétaire )1. de Chancourtois, l'ingénieur en chef et l'âme du service géologique. Ce dernier, retenu pour de longs mois au Champ de Mars, y voulut avoir auprès de lui tous ses

collaborateurs habituels. Le rôle de Fuchs était tracé d'avance. Sa connaissance des langues étrangères et son expérience des choses techniques le désignaient pour le jury international des récompenses. Ingénieur de seconde classe depuis le 5 janvier, il fut nommé, par arrêté du 15 mars, secrétaire du jury du cinquième groupe, comprenant les mines et la métallurgie. Ses services furent fort appréciés et Michel Chevalier, rapporteur général du jury, lui confia la rédaction de plusieurs rapports. Le premier traite des cartes géologiques en général et contient, à côté de quelques aperçus d'ensemble, où des vues philosophiques d'une réelle élévation sont exprimées en très heureux langage, un examen sommaire des cartes françaises, ainsi que de celles de l'Algérie, de la Suède, de la Norwège et de la Suisse. Le second rapport est relatif aux combustibles artib'ciels, c'est-à-dire aux