Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 134]

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NOTICE NÉ'CROLOGIQUE

Dans les Avant-propos, partiellement identiques aussi, notamment en ce qui concerne les trois départements

bretons, où se trouvaient à mentionner les travaux de mêmes prédécesseurs, Eug. L. de Fourcy trahit, par un détail final et uniforme, l'influence du minutieux et exact Le Play : « Il résulte d'un relevé fait jour par jour, sur mes notes de voyages, que j'ai parcouru dans ce dépar-

tement, à pied, le marteau à la main, .... kilomètres. J'ai donc le droit de penser que, dans les limites de temps et de dépenses (ici en note le prix de revient de l'exemplaire, indemnité de tournée et frais de publication distingués) assignées à l'exécution des cartes géologiques

départementales, nul département n'aura été plus consciencieusement exploré. » Un petit accès de légitime orgueil, quand il est de nature à inspirer confiance en l'auteur, est bien permis pour un travail de ce genre : les peines et fatigues que coûtent les excursions géologiques sont une garantie d'exactitude, qui marche de pair avec les soins qu'exigent le dessin .de la carte et la rédaction du texte ! Dans ce même ordre d'idées, je ne dois point omettre de rappeler la mission, certainement délicate et qui, je le

sais, n'a pas laissé de demander beaucoup de travail à Eug. L. de Fourcy, que lui confia l'administration au sujet 't[

d'une publication, en 1873, de la partie dévolue à Dufrénoy dans le tome III de l'Explication de la carte géologique de la France. Ce tome est malheureusement resté inachevé, on le sait, Élie de Beaumont étant mort avant d'avoir formulé son dernier mot sur la partie de la tâche qui lui incombait dans l'association. L'éditeur indique délicatement, dans un avertissement, les motifs qui ont fait avorter partiellement cette longue entreprise, trop lentement menée.

« A l'époque où M. Dufrénoy rédigeait son travail, la

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SUR LEFÉBURE DE FOURCY (EuGÊNE).

paléontologie était loin du degré de perfection qu'elle a

depuis atteint. On ne voyait pas ces lignes de fer qui sillonnent aujourd'hui, si heureusement pour la science,

l'écorce terrestre. Les monographies dues à d'habiles explorations locales n'avaient point, en abordant les détails des formations modernes, mis en lumière des faits qui avaient pu échapper dans des études embrassant la Le lecteur qui parmoitié du territoire français... courra le présent volume devra donc se reporter, par la pensée, à vingt-cinq ans en arrière, et, s'il veut être juste, il éprouvera, en lisant ces descriptions d'une vérité toujours si frappante, le respect qu'inspirent encore les pages immortelles des Saussure et des Ramond... Désigné par Mule Dufrénoy pour la revision et l'impression de l'oeuvre de son mari, j'ai été heureux de rendre ce dernier hommage de reconnaissance et d'affection à l'éminent géologue qui, après m'avoir eu pour disciple, avait bien voulu m'avoir pour ami. »

On a vu l'éducation excellente, mais sévère, que le père de nos deux camarades avait donnée à ses fils : de courtes récréations, presque jamais de parties de plaisir, de longues courses à pied comme unique récompense. Plus d'un aurait succombé à ce régime ; Eug. L. de Fourcy devint extrêmement robuste et particulièrement

bon marcheur, ce qui ne devait pas nuire à sa carrière de géologue et lui donna, en outre, un goût très vif pour la botanique. Dès 1846, il avait pris l'habitude d'herboriser, dans ses promenades et ses voyages, notamment avec Le Play et Robin, du corps des ponts et chaussées, qui avaient ce même goût au même degré. Puis il affectionnait la campagne et y séjournait annuellement durant l'été, d'abord à Saint-Germain, que ses parents habitèrent en 1837, ensuite à Sèvres, où il avait acheté, en 1865, une jolie propriété. On s'explique bien comment il Tomo XVII, .1890.

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