Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 128]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

Eug. L. de Fourcy était le fils aîné du premier de ces savants et devint, en 1849, le gendre du second, dont il trouvant, dit-il, épousa la fille unique. S'il se borna, qu'il ne lui appartenait pas d'entreprendre un éloge qui paraîtrait intéressé, à faire précéder d'une simple note biographique la reproduction, dans les Annales des mines (1872, 1, p. 271), des discours prononcés aux funérailles de son illustre beau-père, Eug. L. de Fourcy a consacré

à son père, en 1881, une fort curieuse monographie (*) sur laquelle il convient de s'arrêter ici. En effet, cette brochure, distribuée seulement aux membres de sa famille et à ses amis, met en relief tout ce qui caractérisait l'auteur aux yeux de ceux qui l'ont connu dans l'intimité. A. elle seule, la première page nous le montre tel que ces derniers l'ont toujours vu, profondément animé de l'esprit de famille, possédant à un singulier degré le goût de l'investigation intellectuelle, en même temps que l'amour de l'exactitude, travailleur opiniâtre et méthodique, ayant ce soin du détail sans lequel

rien de bien ne saurait être achevé, instruit en toutes choses et enfin écrivain élégant : « A la mort de mon père, je trouvai, dans un des car-

tons de sa bibliothèque, des feuillets de toute forme, de toute écriture et de toute orthographe. Ces pages, jaunies par le temps, étaient des extraits d'actes de baptême, de décès ou de mariage, mêlés à des partages de successions, qu'avaient minutés des notaires royaux du dernier ou même de l'avant-dernier siècle, et qui étaient accompagnés de grossiers essais de généalogie destinés à établir les droits des copartageants. Ayant eu la curiosité de rapprocher ces documents par ordre chronologique et de

constituer la filiation, la parenté ou l'alliance des per(*) Louis LEFEDURE DE FOURCY (1787-1869).

Jolie plaquette

d'une centaine de pages, avec épigraphe tirée de Labruyère.

SUR LEFÉBURE DE FOURCY (EUGÈNE).

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sonnages qui y étaient mentionnés, je conçus bientôt l'espoir de grouper tous ceux-ci dans un seul et même tableau, par lignes directes et collatérales. De la pensée à l'exécution, le temps fut long, les tâtonnements furent nombreux. Mais mon labeur eut sa récompense et je parvins

à remplir, sans lacunes, le vaste cadre que je

m'étais tracé. Il contient plus de 300 cartouches de couleurs variées, où chaque personnage figure avec ses noms et prénoms, sa profession, le jour et le lieu de sa naissance, la date de son mariage, le jour et le lieu de sa mort.

« En ligne directe, notre famille remonte avec certitude à un sieur Le Febvre (Guillaume), marchand drapier à Evreux, qui, né sous Henri III, vers 1574, mourut le

16 avril 1634, et que j'appellerai Le FebVre Ier, n'en connaissant pas de plus ancien ».

Puis Eug. L. de Fourcy,

que le cadre étroit dans

lequel je dois me maintenir m'empêche de suivre autrement qu'en lui faisant d'indispensables emprunts, continue jusqu'à nos jours sa narration, qui à l'intérêt his-

torique joint bien souvent l'attrait romanesque. En somme, nous nous trouvons en présence d'une sorte de « livre de raison », pour employer une expression remise à la mode

par l'école sociale de Le Play, de qui, soit dit en passant, Eug. L. de Fourcy fut l'ami, parfois le collaborateur et, ici même (*), le biographe, dans une magis(*) 1882, 2, p. 5. Eug. L. de Fourcy a également publié aux Anna les un Extrait du Compte rendu d'une mission dans lu fonderies d'artillerie, par le capitaine Morin (théorie mathématique des moteurs) (1833, 1, p. 93 et 259); une Analyse d'un mémoire de M. Humboldt sur le pays de Quito et une Notice géologique sur l'Afrique méridionale (traductions de l'allemand) 1839, 1, p. 481 et 487); un Rapport sur une locomotive fumivore (système Friedmann) (1862, 2, p. 591); une Note sur deux accidents par asphyxie dans des conduites de gaz chauds (1873, 1, P h7