Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 101]

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SERVICE DU MATÉRIEL ET DE LA TRACTION

à fumée est rendue impuissante à détruire le feu ; mais elle suffit à provoquer l'appel d'air nécessaire. Si on ju. geait cet appel insuffisant, on pourrait l'augmenter en serrant l'échappement. On dispose donc d'un appareil fonctionnant plus régulièrement et présentant bien plus

d'élasticité que l'ancienne boîte à fumée avec sa cheminée Prüssmann. Le caractère le plus saillant du nouveau type est l'augmentation considérable de la surface de grille par rapport à la surface de chauffe. La dimension énorme de la

grille a été obtenue sur la largeur, en élevant le foyer au-dessus des roues. Il en résulte un foyer beaucoup

moins haut et qui constitue en lui-même une nouveauté, en Europe du moins. La surface de chauffe directe n'est que de 3 p. 100 plus grande dans le type 25 que dans le type 29, et la surface indirecte de 11 p. 100 (la surface

totale de 10 p. 100). Il ne faut pas en conclure que le rayonnement de la grille est moins bien utilisé dans le nouveau type, car si l'on imagine deux surfaces directes, recouvrant chacune entièrement la même grille à des distances différentes, elles recevront la même quantité de chaleur, quelle que soit leur étendue. La plus rapprochée souffrira le plus, mais la vaporisation totale sera peu près la même sur les deux. La surface du type 25, plus réduite par rapport à la grille que celle du type 29, donc doit recevoir une plus forte proportion de la chaleur produite. Essais comparatifs des types 25 et 29. Ces deux types ont été, de la part du Comité de l'industrie institué au

sujet de l'exposition d'Anvers en 1885, l'objet d'essais comparatifs, sur la ligne de Namur à Assesse qui, longue de 18 kilomètres, contient deux rampes de 16 millimètres longues ensemble de 11km,500 (fig. 1, Pl. VI).

Pour un essai, il faut que la chaudière soit à la fin de

DES CHEMINS DE FER DE L'ÉTAT BELGE.

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l'expérience dans les mêmes conditions qu'au début; lorsque l'essai est court, il faut donc peser deux fois le combustible qui est sur la grille. Cette opération est facile et ne dure que 3 ou 4 minutes, et si l'on a eu soin d'avoir 15 à 20 kilogrammes de charbon bien incandescent au mètre carré, le feu reprend tout de suite et on peut faire de la vapeur immédiatement après. Il était à craindre cependant que dans du combustible aussi fraîchement chargé, on ne rencontrât pas les conditions spéciales qu'il faut réaliser pour préparer un feu destiné à remonter 12 kilomètres de rampe de 16 millimètres. Le mécanicien pensait que le feu devait avoir le temps de s'agglomérer un peu pour résister aux coups de l'échappement, et il croyait ne pas pouvoir se servir de tout son tirage.

L'expérience a paru indiquer que ces craintes étaient exagérées; néanmoins, pour ne pas s'exposer à effectuer le premier voyage dans des conditions moins bonnes, on fit consister l'essai dans une série de six voyages aller

et retour. Les observations permettaient d'isoler le résultat des montées de celui des descentes ; pour le combustible, les observations partielles sont cependant peu certaines, car la quantité de charbon restant sur la grille n'était pas toujours la même; mais dans l'ensemble, les irrégularités se compensent.

Au moment où la grille était découverte, pendant la pesée de combustible, on observa la pression et le niveau d'eau; ces observations eurent lieu au début et à la fin de l'essai. Après chaque demi-voyage, les niveaux furent ramenés à la hauteur initiale. Le niveau de l'eau dans le tender était observé dans deux tubes de verre placés sur les faces latérales et dans un même plan vertical passant par le centre de figure. On mesurait l'eau employée au mouillage du charbon et la partie perdue de l'eau des injections.