Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 246]

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L'INDUSTRIE DU CUIVRE

DANS LA RÉGION D'HUELVA.

gue ; à cette époque, la disposition des canaux, la len-

Pendant ce temps, les autres mines de la région étaient successivement mises en valeur : en 1858 San-Domingos, par un Français, M. Deligny ; puis Tharsis, en 1866, etc... En 1867 San-Domingos prit l'initiative d'une révolution

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teur du courant, etc., étaient mal réglées et comme, pour y remédier, on grattait chaque jour le cuivre déposé sur le fer, on n'arrivait à aucun résultat. Cependant peu à peu on arrive par tâtonnements à la solution du problème capital, la pente à donner aux bassins où l'on précipite le cuivre par le fer. Dès lors, la cémentation au moins partielle a triomphé et les expériences se reportent sur d'autres points. En 1837, on essaye de faire le grillage dans des cham-

bres entourées de murs, ce qui donne des résultats dé-

radicale dans l'exploitation; renonçant à l'abatage souterrain jusque-là pratiqué dans la région et trop coûteux, on y commença le travail gigantesque d'enlever le chapeau de fer hydroxydé qui couvre tous les filons du pays.

La même résolution fut adoptée à Rio-Tinto peu après que la société actuelle eût acheté la mine ; puis, vers 1881,

plorables. En 1839, au contraire, on substitue aux tas de grillage jusqu'alors coniques les tas en troncs de pyramides actuels, nommés teleras à cause de leur ressemblance avec les pains d'Andalousie, et l'on obtient de ce seul fait une économie considérable en main-d'oeuvre et en combustible avec un produit triple dans un temps égal. Enfin en 1845 on fait un dernier pas et le plus considérable : D. Félipe Prieto de Séville prend un brevet pour

on fut conduit à élargir cette tranchée dans des propor-

le procédé de cémentation dite artificielle, c'est-à-dire par grillage préalable, arrosage et précipitation du fer par le cuivre. Ce procédé qui depuis a fait supprimer tous les autres à Rio-Tinto était du reste fort anciennement connu; car

l'antiquité.

Basilio -Valentin le cite dans son C2In'llS triomphalis antimonii, et dès le XVI° siècle on l'appliquait dans le Harz. Mais c'est à D. Felipe Prieto qu'est due son introduction en Espagne. A partir de ce moment, jusqu'en 1875, époque où le gouvernement espagnol se décida à vendre la mine à une société, les méthodes ne subissent plus que peu de modi. fications. Quant aux changements introduits depuis 1875 par la nouvelle société nous aurons à les décrire plus loin dans la troisième partie de cette étude.

tions considérables pour éviter de miner au nord la montagne du Cerro Salomon. Aujourd'hui l'abatage à ciel ouvert est devenu la règle dans la province d'Huelva et

on n'y exploite plus guère souterrainement que le filon San-Dyonisio et le filon nord de Rio-Tinto. Il nous reste maintenant pour terminer cet historique à dire un mot de l'état actuel de cette industrie du cuivre dont nous venons de suivre les évolutions lentes depuis

Les mines placées sur un alignement Est-Ouest allant de San-Domingos à Rio-Tinto sont aujourd'hui très nombreuses. Indépendamment des trois principales : San-Domingos , Tharsis et Rio-Tinto, on y trouve de l'Ouest à l'Est: Lagunazo, San - Telmo, Cueva de la Mora, la Zarza, San-Miguel, Confesionario, la Coronada, El Buitron, la Perla, etc., sans compter celles comme la Concepcion ou la Poderosa qui sont presque épuisées. On peut se faire une idée de l'importance de quelquesunes de ces mines d'après les chiffres suivants San-Domingos extrait annuellement environ 350.000 tonnes de minerai qui fournissent 6.500 tonnes de cuivre et 200.000 tonnes de minerai lavé expédié en Angleterre ; le nombre des ouvriers y est de 3.500.