Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 112]

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DES CIMENTS DE LAITIER.

174 NOTE SUR LA FABRICATION ET LES PROPRIÉTÉS

laitier d'Espagne extraordinairement sulfureux, déga-

Pl. VIII. Mais, d'un autre côté, les chiffres cités par

geaient, comme le premier jour, de l'hydrogène sulfuré dans leur cassure, et n'avaient subi aucune altération dans l'eau. Le seul effet du soufre, dans les ciments de laitiers durcis sous l'eau, est la coloration verdâtre, due sans doute au sulfure de fer qui finit par les pénétrer complètement. Cette coloration se fonce clans l'eau chaude. l'air elle disparaît, du dehors en dedans, par oxydation du sulfure probablement. Ce dernier indice peut rendre

M. Tetmajer ne me semblent pas établir du tout sa proposition. Ils présentent les plus grands écarts pour les

raisons déjà indiquées, et aucun indice ne ressortant des essais que j'ai entrepris, je crois pouvoir conclure à

ce qu'un laitier est d'autant plus avantageux, qu'il est à la fois plus riche en chaux et en alumine, conditions réalisées surtout dans les laitiers de moulage. En fait c'est dans les laitiers de cette catégorie, que

circonspect. L'exemple des portlands, où le soufre des cal-

rentrent les laitiers employés industriellement à la fabri-

caires passe par la cuisson à l'état de sulfate de chaux, et amène par son hydratation des boursouflements, peut faire craindre les mêmes inconvénients, lors de l'hydratation des sulfates produits à l'air dans les ciments qui nous occupent. C'est peut être là l'unique cause, à l'exclusion de toute influence de l'alumine, de la facilité au fendillement que les ciments de laitier semblent pré-

cation des ciments, sur lesquels j'ai pu recueillir les renseignements qui suivent. Tous so'nt au-dessus de la teneur en alumine préconisée par M. Tetmajer. I, II. Laitiers de Choindez (échantillons de 1887 et 1888) utilisés à l'usine de Choindez (d'après M. Tetmajer), Laitier de Marnaval (1888) employé à Donjeux.

Laitier de S'aulnes (1888) employé à Saulnes. I

II

III

IV

Si 02

27,33

Al2 03

23,81

26,21 21.71

28,35 18,15 47,40 1,50 2,45

31,50 16,62 46,10 0,62

45.83 0,63 0,92 0,17 1,34

10 83

Ca 0 Si 02

1,67

Al2 03 Si 02 *

0,87

Ca 0 Fe 0

Ego

CaS Or, Ca S

0,19 0,88 0,32 0,59 1,78

S -= 1,40 1,50 1,67

1,46

0,93

0,64

0,52

Perte au feu

Les laitiers basiques sont aujourd'hui pour ainsi dire tous sulfureux, ils contiennent la plus grande partie du soufre, du coke et du minerai. La présence du soufre dans les laitiers a-t-elle une grande influence sur l'alté. ration des ciments préparés avec eux? Au point de vue de la conservation sous l'eau, M. Tetmajer conclut de ses

expériences, à la parfaite innocuité du soufre. Au bout de trois ans, des briquettes de ciments préparées avec un

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senter à l'air, à un degré plus grand que les ciments ordinaires.

!

M. Tetmajer cite, dans le mémoire où nous avons déjà puisé tant d'utiles renseignements, des expériences de M. Longe, permettant d'arriver à une désulfuration notable des laitiers, par l'action de l'acide carbonique en présence d'un peu d'eau, lors du broyage. Outre que l'application de ce procédé arriverait à accroître les frais de fabrication, il me semble de plus qu'il diminuerait la valeur pouzzolanique du laitier, en carbonatant la chaux qu'il contient et qui intervient aussi dans la prise. Je n'en veux pour preuve que l'exemple des ciments A des laitiers 4 et 5 (fig. 4 et 5, Pl. VII). Ces deux ciments ne sont autres que les laitiers 4 et 5, sans aucune addition de chaux.

En terminant je reviens ici sur un point ménagé plus haut relativement aux laitiers fusés. Avec le laitier 5 qui est fusant, j'ai préparé des ciments A', B', C' avec les