Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 30]

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR

DANS UN HÔTEL, A HARTFORD (ÉTATS-UNIS).

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pour la nuit au voisinage de la chaudière, fut découvert près de l'avant de celle-ci. D'après les déclarations de plusieurs personnes qui se trouvaient dans l'annexe de l'hôtel, bâtiment séparé, sis du côté le plus éloigné de High street, aucun bruit perceptible de cette annexe ne précéda l'explosion. Celle-ci fut inopinée, et eut une telle violence, qu'un policeman, qui se trouvait à ce moment dans High street, à 100 mètres de l'hôtel, a raconté qu'il avait vu la construction comme soulevée en l'air.

tion des tubes ; le morceau inférieur de celle d'avant avait emporté avec lui la presque totalité de la paroi circulaire de boîte à fumée.

L'origine de la fragmentation du corps cylindrique parait avoir été une déchirure dirigée suivant la géné-

L'énormité des effets dynaCause de l'explosion. miques, le mode de rupture qui vient d'être décrit, l'absence de traces de surchauffe des tôles, et, par surcroît, cette circonstance que l'on retrouva le bouchon fusible intact et en bon état, démontrent surabondamment que l'explosion prit naissance alors que le générateur était

ratrice supérieure de la virole du milieu, à travers le trou d'homme qui affaiblissait cette virole et dont le cadre, autour duquel la tôle s'était arrachée et qui avait probablement été brisé, n'a pas été retrouvé. Cette déchirure longitudinale s'étendait depuis l'arrière de la virole jusqu'à la rivure du piétement de prise de vapeur, le long de laquelle elle se bifurquait.

La virole du milieu s'était entièrement déroulée, en s'abattant sur l'autel, dont la rencontre violente l'avait crevassée transversalement. Les autres lignes de déchirure du corps cylindrique étaient pour la plupart en pleine tôle.

Les plaques tubulaires s'étaient séparées du corps de chaudière : celle d'arrière en se rompant circulairement suivant l'embouti de son pourtour ; celle d'avant, par suite d'une rupture circulaire affectant la virole du corps cylindrique, et séparant la partie de cette virole qui faisait partie de la chaudière proprement dite, de son prolonge-

ment qui formait paroi de boite à fumée. Cette rupture circulaire s'étendait entre rivets le long de la clouure d'attache de la plaque. Les plaques tubulaires, qui avaient été lancées aux deux extrémités opposées de la chambre de chauffe, s'étaient; de plus, séparées chacune en deux

morceaux suivant la ligne supérieure des trous d'inser-

Les tubes étaient dispersés, et pas un d'entre eux n'était resté inséré dans l'une ni dans l'autre des plaques tubulaires. Les tirants, dont le rôle avait été de relier la partie supérieure de chacune de ces deux plaques aux tôles du corps cylindrique, avaient été en partie rompus dans leurs tiges, en partie arrachés à leurs attaches.

pourvu d'eau.

Maintenant, la déchirure ayant pris naissance le long génératrice affaiblie par l'ouverture du trou d'homme, l'explosion n'a-t-elle pas été la simple conséquence de l'affaiblissement de cette partie ? Elle présentait, d'après le rédacteur de La Locomotive, un léger amincissement trahissant la fatigue du métal. Toutefois, les personnes mêlées à l'enquête ne paraissent pas avoir envisagé la possibilité de l'explosion sous la seule influence de cette cause ; elles ont toutes admis qu'il y avait dû avoir grand excès de pression. Le manomètre fut retrouvé forcé, paraît-il, et d'une question posée à un témoin par un juge de la Police Court, il résulte que son aiguille aurait été trouvée marquant, en l'absence de toute pression, 144,8 Ce qui surprend, c'est que le rapport du Coroner ne fait pas mention de cette circonsd'une

tance si importante.

La cause d'une élévation anormale de pression est facile à imaginer, soit que l'aide-mécanicien n'ait pas