Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 356]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

exceptionnelle, nécessitent un historique un peu' plus détaillé, sont les collections de minéralogie et de paléontologie. Il nous suffira de dire quelques mots sur les autres.

tables-vitrines et 860 de grandes dimensions; cet ensemble était alors estimé à 80.000 francs. En 1845 eut lieu l'acquisition, au prix de 110.000 francs, du célèbre cabinet de Drée, au sujet duquel nous ne pouvons que renvoyer à ce que nous avons dit p. 581. Après cette acquisition capitale le fond même de la collection principale avait quasiment atteint son importance actuelle; elle ne s'est accrue que par des dons ou acquisitions d'échantillons exceptionnels par leurs dimensions et leur beauté. Toutefois, dans ces derniers temps, à la collection principale de minéralogie sont venues se joindre deux collections bien con-

670

Collection de minéralogie.

La collection systématique de minéralogie qui se trouve exposée dans les tables-vitrines des salles du premier étage de l'ancien bâtiment fut commencée, lors de l'établissement de l'Ecole à l'hôtel de Vendôme, par Brochant de Villiers, bientôt aidé dans ce travail dès 1819 par Dufrénoy. Malgré le nombre considérable d'échantillons, quelque 100.000, déménagés successivement de la rue de l'Université (1 au Petit-Luxembourg et de là à l'hôtel Vendôme, cette collection commença très modestement. Au début, en 1816, Brochant de Villiers évaluait à 800 échantillons seulement le nombre de ceux composant la vraie collection minéralogique, la collection oricto gnostique, comme il l'appelait d'après le langage de l'époque. Il l'avait augmentée jusqu'en 1820:

d'un millier d'échantillons prélevés sur l'amas chaotique des échantillons accumulés à l'Ecole après son emménagement; d'un millier acheté dans le commerce ou des ventes, notamment à la célèbre vente du cabinet Heuland, et enfin de 1.200 échantillons, choisis, pour 900 francs, dans la collection de l'inspecteur général Lefebvre d'Hellancourt. En 1820, la collection était arrivée ainsi à compter environ 4.000 échantillons (**) En dehors de quelques autres dons ou acquisitions, la collection s'accrut principalement jusqu'en 1845 par: l'acquisition, en 1839, du cabinet de l'inspecteur général Lelièvre, payé 2.400 fr. (environ 3.500 échantillons); la part attribuée, en 1825, à l'Ecole des mines, après le décès de Sage, sur les collections réunies par lui à l'hôtel des Monnaies (V. p. 468) ; la collection léguée par

Paillette en 1841. On peut également signaler, bien que d'importance relative moindre, les collections Juncker et Iléron de Villefosse.

A cette époque, la collection systématique de minéralogie

671

nues et qui ont été maintenues distinctes, dont il a été fait don à l'Ecole, en 1881, par M. Adam (*) et, en 1888, par M. Delessert.

Lors de la vente des diamants de la Couronne, il a été attribué à la collection un certain nombre de pierres précieuses ayant un intérêt minéralogique plus qu'une valeur réelle comme bijoux (**).

Parmi les dons d'échantillons isolés qui méritent d'être signalés

pour la beauté et la rareté des pièces, il faut signaler les séries de plombagine et de néphrite provenant des exploitations de M. Alibert, en Sibérie, et un diamant du Cap incrusté dans sa roche verte qui a été donné, grâce à l'obligeant intermédiaire de M. M. Choper, par M. le baron Erlanger. A la collection de minéralogie se trouvent rattachés des échan-

tillons d'une valeur exceptionnelle à tous égards : ce sont les produits artificiels résultant des expériences classiques sur la reproduction des minéraux, notamment de celles de Ebelmen, de Sénarmont et M. Daubrée. Collection de paléontologie (***).

Lorsqu'en 1820 Brochant de Villiers, en faisant connaître à l'administration la situation des collections de l'Ecole, formulait des propositions sur le développement qu'elles lui paraissaient

comptait, d'après Dufrénoy, 5.620 échantillons exposés dans les (*) Nous avons donné, p. 47$, les renseignements principaux sur les origines des collections de la rue de l'Université. (*") En 1820, on conservait encore distincte et séparée la collection miné-

ralogique, d'après le système allemand, envoyée classée de Freiberg, en 1802; cette collection s'est fondue depuis clans les autres.

(*) La collection Adam, en petits échantillons, est remarquable par le nombre des types rares et choisis que son propriétaire avait réussi à réunir d'une façon très complète. (**) Leur valeur peut être estimée à 20.000 francs environ. (***) Les renseignements sur la collection de paléontologie, sauf ceux du début, sont empruntés à une notice de M. Douvillé, professeur de paléontologie et conservateur-adjoint de la collection.