Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 345]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

prenaient à l'exploitation des chemins de fer, non moins que les développements nouveaux de cette branche des sciences appliquées exigeait, en effet, que le cours des

chemins de fer prit plus d'ampleur qu'il n'en avait eu auparavant. Enfin, au début de 1885, l'administration supérieure prenait l'initiative de scinder le cours d'économie industrielle et de législation (*) en deux cours distincts, par la création d'une chaire distincte d'économie industrielle comme il en existait une depuis fort longtemps à l'École des ponts et chaussées. Toutes ces modifications partielles rendaient absolu-

ment indispensable de reprendre, dans son ensemble, l'enseignement de l'École afin d'en coordonner les diverses

parties, de donner à chacune le développement que les circonstances exigeaient, en réduisant au minimum non

pas seulement la tâche de chaque professeur, mais surtout la fatigue des élèves. Le conseil aborda immédiatement cette grave et délicate étude dont les résultats, sanctionnés sans modification par l'administration supé-

NOTICE HISTORIQUE.

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Dans la refonte complète de l'enseignement opérée en

1887, le conseil a réalisé plusieurs des desiderata qui avaient été signalés dès 1848 par la commission spéciale, mais furent alors plus ou moins complètement écartés. Ainsi, en créant un cours de chimie industrielle (*), on

a donné satisfaction au projet de cette commission de développer le traitement des substances minérales autres que les substances métalliques ; en un mot on a repris,

en les mettant au niveau de la science et de l'industrie modernes, mais en restant fidèle aux plus anciennes traditions de l'École, ces parties de l'enseignement qui justifiaient le nom antique de minéralurgie donné au cours auquel s'était substitué, et assez rationnellement dans l'appellation il faut le reconnaître vu son programme, le cours de métallurgie. La création du cours de chimie industrielle permettait d'alléger quelque peu le cours de docimasie que l'on aurait certainement pu réduire encore, ainsi que le demandait la commission spéciale de 1848, si l'on n'avait considéré que sa destination pratique ; mais il a paru qu'il convenait, dans une École comme celle de

rieure, purent être appliqués dès le début de l'année scolaire 1887-1888. La conclusion de cette importante étude fut quelque peu retardée par les malheurs qui frap-

pèrent successivement à ce moment la direction de l'École (**). (*) Cette chaire était alors occupée par M. L. Aguillon, qui avait succédé en 1882 à M. Et. Dupont, que la fatale loi sur la retraite était venu enlever, dans toute sa vigueur, à l'enseignement et à l'administration de l'Ecole à laquelle il avait pris, si heureusement pour elle, une part prépondérante dans les douze années de son inspectorat. M. L. Aguillon a publié, en 1886, dans sa Législation des mines française el étrangère (3 vol. in-8°), la partie de son cours consacrée à l'étude de cette matière. M. Cheysson fut appelé à occuper la chaire d'économie industrielle dès sa création.

("") L'Ecole perdit presque coup sur coup deux directeurs.

M. Daubrée, atteint par la limite d'âge, s'était retiré en août 1884 et l'administration, voulant reconnaître les services rendus par lui à l'Ecole pendant les douze ans de sa direction, lui conféra, par une mesure qui n'a été prise qu'en sa faveur et dont

la portée n'en est ainsi que plus grande, le titre de directeur honoraire. Lan, qui lui avait succédé comme directeur, en se

faisant suppléer clans sa chaire de métallurgie par M. Lodin, depuis titulaire, succombait le 2 mai 1885. Luuyt, appelé à succéder à Lan, mourait à son tour le 23 novembre 1887; Luuyt, qui a été le seul directeur n'ayant pas passé par le professorat,

aura eu l'honneur et le mérite de mener à bien la réforme de 1887.

(*) La chaire de chimie industrielle a été créée par décret du 3 octobre 1887 et confiée à M. H. Le Chatelier.

C'est par un arrêté ministériel à la même date qu'ont été sanctionnées toutes les autres réformes de l'enseignement, cet arrêté étant complété par celui du 16 mars 1888 pour les détails d'application d'ordre intérieur.