Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 343]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

l'année scolaire 1871-1872, mais quatre de moins que les

années ordinaires. Ce ne fut qu'a partir de l'année scolaire 1873-1874 que reprit réellement et complètement le régime normal et régulier. Bien que la période d'enseignement de l'année 1871 n'eût été que de vingt semaines au lieu de vingt-cinq, les résultats des examens pour les élèves de 2° et de 3' année furent supérieurs à ceux de l'année précédente. La promotion de 1'° année fut peut-être un peu plus faible, dans son ensemble, surtout en minéralogie, science où la pratique joue un si grand rôle ; mais il y a lieu de remarquer qu'il ne s'y trouvait pas d'élèves externes provenant de l'École polytechnique.

En même temps qu'avec l'année 1872 l'École allait reprendre sa vie normale, d'assez nombreuses modifications avaient lieu dans son personnel. Combes, atteint par la limite d'âge, devait quitter la direction le 1 er janvier 1872 ; ses jours étaient du reste comptés ; il suc-

combait le 10 janvier 1872. Il fut remplacé le 10 juin 1872 par M. Daubrée, et M. Dupont continua entre temps cet intérim de directeur dont il s'était acquitté avec tant de zèle et de dévouement pendant la période critique de 1870-1871.

M. Mallard (*) succédait à M. Daubrée dans la chaire de minéralogie qu'il occupe encore ; Lan (**) succédait (*) M. Mallard qui, suivant une tradition assez fréquente, avait

passé de l'École de Saint-Étienne à celle de Paris, a publié en deux volumes, dans son Cours de cristallographie, la partie de ses leçons consacrées à ce sujet. (**) Lan, né le 28 février 1826, est mort inspecteur général le 2 mai 1885, occupant à ce moment les fonctions de professeur de métallurgie et de directeur de l'École. Dès sa sortie de l'Ecole des mines, Lan avait, en 1851, remplace Gruner dans l'enseignement de la métallurgie à l'École de Saint-Étienne, où il resta douze ans. A la suite de sa publication, en 1861, en collaboration

avec Gruner, du volume resté classique sur l'État présent de la métallurgie du fer en Angleterre, Lan quitta le service de l'État

NOTICE HISTORIQUE.

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dans sa chaire de métallurgie, à Gruner, appelé à la présidence du conseil général des mines ; M. Haton de la Goupillière

(*) commença cette suppléance de Gallon, dont il devait rester chargé jusqu'à ce qu'il lui

succéda définitivement, en 1875, à la mort de celui-ci ; enfin M. Carnot commença lui aussi la suppléance de M. Moissenet,

auquel sa santé ne permettait pas de continuer l'enseignement qu'il devait définitivement quitter en 1877; celui-ci

fut alors remplacé comme titulaire par son suppléant. Au reste, dans une période relativement courte, le professorat presque tout entier allait se trouver renouvelé à la mort de Élie de Beaumont, en 1875, de Chancourtois devenait titulaire à sa place ; en 1877, Couche se faisait suppléer par M. Résal, qui lui succédait en 1879 pour une partie du cours dédoublé à cette date en deux cours distincts ; dans cette même année, Delesse résignait ses fonctions, et son cours complètement transformé et avec une autre dénomination allait passer à M. Fuchs. Dès que l'École eut repris sa marche régulière, le recrutement des élèves externes, qui continuait à se faire sous le régime de 1861, présenta deux circonstances de sens opposé qui ne pouvaient échapper à la sollicitude

du conseil. Dans les premières années qui suivirent l'année néfaste, le nombre des candidats aux places d'externes diminua d'une façon telle que le conseil proposa, et l'administration décida de revenir sur les me-

sures prises autrefois pour écarter les candidats qui

avaient échoué une fois aux examens. Cette pénurie de candidats provenait de l'accroissement subit des admissions à l'École polytechnique et à l'École de Saint-Cyr. pour s'occuper d'affaires industrielles. Il s'y est fait une très grande réputation par ses rares qualités techniques et administratives.

(*) M. Haton de la Goupillière a publié séparément, chacun en deux volumes in-8°, les deux cours par lui professés à l'École.