Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 333]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

prendre son avis, avant de soumettre des propositions au ministre, que sur « les propositions importantes touchant

suggérées en vue d'améliorer l'instruction de l'École, et il propose à l'approbation du ministre celles de ces mesures dont il croit devoir recommander l'application (*). Signalons enfin la disposition nouvelle, au moins en droit, formant l'article 15 du décret, aux termes duquel

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l'instruction, le régime et la discipline ». Le directeur avait, en outre, de droit la présidence du conseil en l'absence du ministre qui en restait le président titulaire. Direction et conseil, sauf sur certains détails d'ordre intérieur où ils ont des attributions propres, n'agissent, d'ailleurs, comme jadis, que sous l'autorité du ministre des travaux publics.

Le décret créait un rouage nouveau qui ne pouvait également qu'atténuer encore, en droit du moins, le rôle et les attributions du conseil ; c'est le conseil de perfectionnement (art. 22 à 27), présidé par le directeur (*), com-

posé, en dehors de l'inspecteur de l'École, de trois inspecteurs généraux désignés par le conseil général des mines et de deux professeurs désignés par le conseil. Ce conseil de perfectionnement n'a toutefois que deux attributions : il arrête, par un jugement définitif, dit l'art. 25, § 1, la liste des prix et accessits à délivrer, s'il y a lieu, aux élèves, d'après le classement provisoire préparé par les professeurs (**) ; il discute les mesures qui lui sont ticle 20, § 2, du décret de 1856 « il arrête les listes de classement de fin d'année et de sortie, les décisions qu'il rend en cette matières n'étant susceptibles d'être réformées que pour fausse application du règlement. » (*) On ne laisse pas d'être étonné de voir que la présidence du conseil ne revenant au directeur qu'en l'absence du ministre, le directeur est président de droit du conseil de perfectionnement. (**) Le rapprochement des articles 25 et 26 du décret serait de nature à montrer que, contrairement à la pratique toujours suivie l'Ecole des mines et que consacrait l'article 20 de l'arrêté ministériel du 17 avril 1849, les prix et accessits ne devraient plus

être distribués aux élèves « qui se sont le plus distingués pendant le cours de leurs études », comme le disait cet arrêté, mais attribués par matière suivant ce qui se pratique à l'Ecole des ponts et chaussées dont il est constant que le décret de 1856 a voulu imiter l'organisation. Ainsi seulement on peut concevoir que les professeurs et non le conseil puissent préparer un clas-

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le ministre doit choisir les professeurs sur une liste de candidats dressée, pour chaque place vacante, par le conseil de l'École (**).

Le décret de 1856, confirmant les créations successives

antérieures, prévoyait l'établissement immédiat de neuf cours distincts avec professeurs spéciaux (***). En réalité le décret de 1856 ne reçut à cet égard sa complète exécution qu'en 1864. Jusqu'à cette date, en effet, M. Bayle continuait à enseigner la paléontologie à titre de confé-

rences; il ne fut nommé professeur titulaire que le 8

avril 1864, par une régularisation de pure forme il est vrai. Le cours distinct d'agriculture, drainage et irrigations, ne fut également créé que par décision du 25 janvier 1864 qui le confia à Delesse (****); jusque-là les leçons avaient sement provisoire et que le professeur intéressé soit admis avec voix délibérative au conseil de perfectionnement lorsque ce conseil statue sur cette question. (*) Un seul fait suffirait à montrer le peu d'utilité du conseil de perfectionnement. Il ne fut constitué et ne commença à fonctionner qu'à la fin de 1858, deux ans après que le décret de 1856 eut été rendu. (**) En fait, cette coutume s'était établie depuis 1848 avec l'assentiment de l'administration; le conseil, dans cette période intermédiaire, ne pensait même pas toujours à présenter une liste; il indiquait un seul candidat quand il lui paraissait que son choix s'imposait. (***) Il était prévu que d'autres chaires pourraient être créées par décret rendu après avis des deux conseils (Décret de 1856, art. 11). (****) Delesse, né le 3 février 1817, est mort inspecteur général le 24 mars 1881. Il avait été élu à l'Académie des sciences en 1879. Delesse s'est particulièrement occupé de métamorphisme et de lithologie, en étudiant surtout les roches par des analyses mé-

caniques et chimiques. Il a rendu de très grands services par Tome XV, 1889.

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