Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 331]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS. 620 L'École, plus spécialement destinée, suivant l'article ler,

à former les ingénieurs nécessaires au service confié par l'État au corps des mines, reçoit, d'après l'article 5, des élèves externes qui, dit cet article, « participent à tous les cours et exercices pratiques de l'École », des élèves étrangers et des élèves libres. L'article '13 confère, d'ailleurs, au ministre, la faculté d'instituer un certain nombre de cours préparatoires destinés aux élèves externes, étrangers, et libres, qui ne sortent pas de l'École polytechnique. Peut-être peut-on regretter que le décret de 1856, tout en conservant, suivant les traditions de 1849, l'institution des élèves externes, n'ait pas organisé d'une façon plus ferme les cours préparatoires, sans lesquels l'institution ne pourrait vivre; si les cours préparatoires n'avaient pas été laissés sous l'empire du pouvoir d'appréciation discrétionnaire du ministre, on n'aurait pas eu à discuter à nouveau cette question en 1860. Continuant sur un autre point les traditions du passé, le décret rappelait qu'il était établi près de l'École « un musée composé de collections relatives à l'industrie minérale et aux services qui s'y rapportent » et « un bureau

d'essais spécialement chargé de l'essai et de l'analyse chimique des substances employées dans l'industrie ». Le musée, ouvert au public, restait indépendant des collections d'étude mises à la disposition des élèves. Si le décret de 1856 a très nettement conservé la tradition originaire du musée qui doit être une annexe de l'École, il est à remarquer que le service des cartes géologiques et topographiques n'est plus rattaché à l'École comme il l'était dans l'ordonnance de 1816. L'expérience ger aux applications de l'électricité qui, dans un avenir prochain, jouera peut-être un rôle comparable à celui de la vapeur au point de vue mécanique, et nécessitera, par suite, dans les cours de machines ou de mécanique appliquée une place comparable à celles faites à l'hydraulique et à la vapeur.

NOTICE HISTORIQUE.

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s'était également prononcée sur ce point et avait montré que ces services ne pourraient effectivement pas être utilement conduits par le conseil de l'École. Il semble toutefois qu'une entente soit désirable entre les deux services au point de vue de leurs collections qui peuvent se

prêter réciproquement un si fructueux concours. On paraissait le comprendre ainsi lors de la création du ser-

vice de la carte géologique détaillée de la France, en installant ce service dans un bâtiment établi pour appartenir à l'ensemble des constructions destinées à l'École (*). Comme par le passé, le système d'instruction comprenait (art. 28 à 31 du décret) les leçons orales professées pendant cinq mois d'hiver, de novembre à mars, et les

exercices pratiques; de ceux-ci les uns, préparations et analyses au laboratoire, dessins et projets, s'exécutent pendant la période des cours; les autres, levés de plans superficiels et souterrains, de machines et de bâtiments, courses industrielles et ("*) géologiques ('), avec (1 De Chancourtois, avec son esprit si caractéristique de systématisation et son goût pour les expositions méthodiques, qu'il avait l'un et l'autre développés à l'école de Le Play, avait imaginé et exposé, en 1872, dans une autographie aujourd'hui assez rare, un plan grandiose réalisant l'union de ces services. Il proposait, à cet effet, de construire pour le service géologique un bâtiment au sud des constructions de l'Ecole, qui aurait fait le pendant de celui qui, au nord, abritant les nouveaux laboratoires, est affecté au service docimustique. Sur l'un des murs du hall central du bâtiment de la géologie aurait été représentée a carte géologique détaillée au 1/80.000 avec sa vraie courbure. Il est inutile de dire l'accueil fait par l'administration à un plan, à coup sûr séduisant par ses apparences, mais qui eût coûté des millions sans peut-être une utilité très établie. ("*) V. sur les visites industrielles, p. 570, note 2. ('*) Ces courses géologiques n'ont consisté fort longtemps que dans quelques excursions d'une journée aux environs de Paris. En dehors de ces courses préparatoires qui persistent, de Chancourtois, dès qu'il fut appelé par Elie de Beaumont à. coopérer à l'enseignement de la géologie, organisa la grande course géologique de huit jours qui se fait a la fin des examens. De Chan-