Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 305]

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NOTICE HISTORIQUE.

L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

changements sensibles dans l'enseignement de son prédécesseur. Brochant de Villiers resta également professeur pendant toute cette période ; il est vrai que, dès 1825, il se fit suppléer par Dufrénoy, tant pour la minéralogie que pour la géologie, et à partir de 1827, par Dufrénoy

pour la minéralogie, et par Élie de Beaumont pour la géologie.

Pendant toute cette première période, le conseil, au-

quel le gouvernement semble avoir laissé une assez grande latitude peur le fonctionnement intérieur de l'École, n'était en quelque sorte que la continuation, presque avec

le même personnel, de l'administration qui avait successivement présidé aux destinées de l'École de la Convention et de celle de Moutiers. On s'explique donc que les anciennes traditions, dont plusieurs ont laissé des traces jusqu'à nos jours (*), aient continué à exercer,

pendant tout ce temps, une influence prépondérante. Mais en même temps, dès cette première période, furent introduites dans l'enseignement des innovations importantes, caractéristiques de l'enseignement de l'École des mines de Paris; elles avaient été inspirées au conseil par les résultats comparatifs de la double expérience de l'École de la Convention à Paris et de l'École de Moutiers ; en sorte que c'est aussi aux vénérables ancêtres et créateurs de notre administration moderne des mines qu'il faut en faire remonter l'honneur. celle de l'ouvrier et de la tuyère. Nous n'aurions pas parlé de ces souvenirs si nous n'en retrouvions l'écho peu déguisé dans la notice que M. Lefehure de Fourcy a consacrée à Le Play (Annales des mines, juillet-août 1882). (*) Tel est le cas, pour ne citer qu'un détail, de la moyenne partielle dont on s'occupe encore, en apparence du moins, pour

chaque matière de l'enseignement et qui n'est que la suite de l'ancien medium qui jouait jadis un rôle si capital pour le classement et la sortie des élèves, puisque nul ne pouvait sortir de l'École avant d'avoir obtenu son medium dans chacune des matières individuellement.

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Chacun des quatre cours durait deux ans. La géologie proprement dite, bien que confiée au même professeur, alternait avec la minéralogie, la géologie étant devenue une véritable science avec un corps de doctrine. Hassenfratz (*) et Guenyveau enseignaient toujours la minéralurgie plutôt que la métallurgie ; le cours continuait à comprendre la fabrication de la chaux et du plâtre, des briques et poteries, des verres et cristaux, des couleurs métalliques, des acides et sels minéraux (**).

Baillet traitait des divers moteurs à eau (*") et à vapeur, en les intercalant au milieu de son cours d'exploitation, comme la théorie des machines à vapeur se trouve intercalée dans le traité d'exploitation de Combes. C'étaient les premiers indices de la partie de ce cours, qui plus tard devait former le cours de machines, distinct de celui d'exploitation, même quand il resta confié à un seul professeur. Baillet terminait la première partie de son cours par des leçons de lever de plans superficiels et souterrains, tout comme Duhamel, dès l'École de Sage,

enseignait la géométrie souterraine à la suite de l'exploitation des mines, et comme on voit cette matière figurer dans le Traité de Combes. Tout cet enseignement n'était, en somme, que la con-

tinuation de celui inauguré dans l'École de la Convention, mis au courant toutefois des découvertes et progrès faits depuis cette époque. (*) Nous ne pouvons pour le programme d'Hassenfratz, que renvoyer à ce qui en a été dit p. 497. (*") En 1836, lors du remaniement des programmes qui eut lieu à cette époque, Guenyveau paraît avoir fait disparaître les parties du cours ne se rattachant pas directement à la métallurgie. Le Play ne les rétablit que partiellement quelques années après. (***) Avec les machines à eau, Baillet traitait de la construction

des digues, étangs, rigoles, tuyaux de conduite et de leurs acces-

soires, matières rentrant partiellement dans le cours de constructiou.