Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 303]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

de 1817. Mais après la Restauration il n'a plus été fait qu'une application plus rare et en tout cas plus limitée de cette disposition, qui doit être considérée aujourd'hui comme légalement abrogée (*). En outre des élèves externes, il y eut dès l'origine des élèves autorisés, correspondant à ceux qui, dans notre organisation actuelle, ont été qualifiés d'élèves libres et aujourd'hui d'auditeurs libres. Ce sont des personnes que l'administration supérieure autorise à suivre les cours de l'École sans qu'elles soient astreintes à subir une épreuve quelconque avant l'entrée ni à passer les examens de

fin d'année. L'idée de ces élèves autorisés, dont il n'était pas question dans l'ordonnance organique de 1816, doit être re-

cherchée dans l'art. 11 de l'arrêté ministériel du 3 juin .1817 (**), qui autorisait les candidats admissibles, mais non admis, à suivre les cours sans prendre part aux exercices qui devaient être réservés aux seuls élèves

externes. Mais le gouvernement de la Restauration autorisa dis crétionnairement beaucoup d'autres personnes, qui n'avaient jamais subi aucun examen, à jouir de la même faveur; allant encore plus loin, il permit à plusieurs de ces élèves autorisés de participer aux travaux du laboratoire, en sorte qu'il n'y avait guère d'avantages particuliers dont profitassent, par rapport à eux, les élèves externes. Aussi s'explique-t-on sans peine que ceux-ci réclamèrent plus d'une fois contre cette situation d'autant moins tolérable pour eux que le gouvernement de la Restauration usa du système des élèves autorisés (*) Les arrêtés ministériels du 25 juin 1883, qui règlent aujourd'hui l'entrée à l'École, ne contiennent plus trace de cette dispo-

sition; il peut être permis de le regretter si l'on songe au but

spécial de l'École des mines. (*") Reproduite dans l'art. 8 de l'arrêté du 30 juillet 1847,1a clause a disparu dans l'arrêté de 1861.

NOTICE IIISTORIQUE.

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à ce point que leur nombre s'éleva jusqu'à une trentaine. Les élèves externes se plaignaient notamment que Berthier favorisât parfois les élèves autorisés qui pouvaient travailler au laboratoire au détriment d'élèves externes qui n'y étaient pas admis. Berthier répondait avec raison qu'il ne lui était pas possible de ne pas tenir compte des ordres de l'administration supérieure, qu'avec l'exiguïté des laboratoires, il ne pouvait souvent disposer que d'une place pour quatre candidats, et que, si certains élèves externes étaient exclus, c'était à raison de leur ignorance à peu près complète en chimie. Jusqu'à l'époque, en effet, où furent établis les cours préparatoires, l'insuffisance de nombreux externes en physique et en chimie préoccupa souvent le conseil; beaucoup d'entre eux n'étaient admis à l'École qu'a la condition de suivre, à la Sorbonne, des cours sur ces matières et de passer convenablement un examen à la fin de leur première année. Plus tard ils ne furent même admis aux exercices préparatoires du laboratoire à la fin de la Ire année que s'ils soutenaient convenablement cet examen. L'ordonnance de 1816 prévoyait qu'il pourrait y avoir en cours d'instruction simultanément à l'École 9 élèves ingénieurs (art. 13) et 9 élèves externes (art. 14). Les chiffres

furent promptement dépassés, même avant la mise en service des nouveaux laboratoires dans l'année scolaire 1844-1845.

Le nombre des élèves ingénieurs dépendit toujours des besoins que l'administration prévoyait dans le service. De 1817 à 1822, les promotions annuelles ne furent que de 3 élèves ; à partir de 1823 jusqu'à la fin de la Restauration elles furent de 4 et 5, et comme le plus habituellement les élèves ingénieurs restaient trois ans à l'École, l'effectif était d'une quinzaine d'élèves ingénieurs environ.

Le nombre des élèves externes se réglait naturellement d'après le nombre des places disponibles au labo-