Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 302]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

L'ordonnance de 1816, continuant aussi les traditions classes d'éoriginaires, avait stipulé qu'il y aurait deux l'École polyvenant de lèves : les élèves ingénieurs, des mines, technique, destinés au recrutement du corps créée; les pour lesquels l'École était plus spécialement soit par les préfets, élèves externes, « qui seront envoyés propriétaires d'étasoit par les concessionnaires ou les le but blissements métallurgiques », disait l'art. 14, dans directeurs principal, suivant l'art. 25, « de former des peine, d'exploitations et d'usines. » On reconnaîtra sans ne faisant suppléer par celui-ci,leçons tois devint officielle, il se fit plus année qu'un nombre de plus effectivement chaque 1868, été mis à la retraite en ou moins restreint. Bien qu'il eût et qu'il eût dû à ce titre résigner la à raison de l'âge fatidique,général des mines qu'il occupait device-présidence du conseil exceptionnelle, maintenu profes-

puis 1861, il fut, par mesure restait chargé de la direcseur titulaire, en mème temps qu'il détaillée de la tion du nouveau service de la carte géologique France. publiciste est L'oeuvre laissée par Élie de Beaumont comme série, t. VIII, (Annales des Mines, 70 immense. M. Guyerdet de 1822 à 1871. En dep. 298) a mentionné 235 publications parues dont quelques-unes, hors des notes publiées dans divers recueils émanations métaltelles que celles sur les soulèvements et les comme oulifères sont absolument capitales, il faut signaler pratique professées vrages plus étendus : les Leçons de géologie Notice sur les sys(2 vol., 1813-1819); la au Collège de France les bases et l'entèmes de montagnes (3 vol. in-12), qui exposait quelque peu abandu réseau pentagonal, semble de la théorie le tout, sans parler de donné aujourd'hui en tant que système; collaboration avec Dula carte géologique, en la Description de frénoy. remplaça Arago Élu à l'Académie des sciences en 4835, il perpétuel. comme secrétaire 1876 par Une statue d'Élie de Beaumont a été élevée à Caen en Normansouscriptions sur l'initiative de la Société linéenne de solennité et die. L'ensemble des discours prononcés dans cette la vie et Société fait bien connaître publiés par les soins de cette Bertrand la géologie française. M. J. les travaux de ce maître de (Mémoires de lui a consacré un éloge historique très développé XXXIX). l'Académie des sciences, t.

NOTICE HISTORIQUE.

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dans ces dispositions, la reproduction presque textuelle des prescriptions antérieures. L'arrêté ministériel du 3 juin 1817 ajoutait que « leY

élèves admis indiqueront, à leur entrée à l'École, l'espèce

de mine ou d'usine à la conduite de laquelle ils se destinent plus particulièrement, afin que les études de chacun puissent être dirigées vers la partie qu'il aura préférée. » Cette disposition répondait, dans l'esprit des créateurs de cette réglementation, à des habitudes d'enseignement que nous avons signalées à Moutiers; où le professeur variait sensiblement son programme chaque année suivant l'état d'instruction de ses élèves. En fait, ces diverses dispositions ne tardèrent pas à être perdues de vue, si tant est même qu'elles aient été jamais appliquées à Paris. L'enseignement prit presque immédiatement l'allure ré.gulière , avec programmes définis, de cours faits en deux ans. L'admission des élèves externes ne tarda pas, d'autre part, à devenir un concours entre tous ceux qui se présentaient à l'examen d'admission, sans qu'on se soit jamais inquiété de savoir quelle devait être leur destination après la sortie de l'École. De leur provenance on ne s'en occupait que pour appliquer éventuellement une clause par laquelle l'arrêté ministériel du 3 juin 1817, relatif à l'admission des élèves externes, avait modifié l'art. 14 de l'ordonnance de 1816. Sous l'influence des idées de l'époque et conformément aux traditions, cet arrêté stipulait (art. 13) qu'à égalité de mérite la préférence pouvait être donnée aux fils de directeurs ou de conces-

sionnaires de mines, de chefs ou de propriétaires d'usines minéralurgiques. Le premier conseil et l'administration supérieure ont fait une large application de cette disposition ; ils ont souvent donné la préférence avec une inégalité de mérite notable. La clause en question a été maintenue dans les arrêtés ministériels des 30 juillet 1847 et fer août 1861 qui ont successivement remplacé celui