Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 300]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

à la pauvre École de Sage et oublier que la véritable École des mines, dont celle établie à l'hôtel Vendôme

mines, minéralurgie, qu'occupèrent respectivement les quatre professeurs qui nous sont déjà bien connus : Brochant de Villiers, Berthier, Baillet et Hassenfratz. On

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était la continuation, avait été créée rue de l'Université,

sous la Convention et le Directoire, par les soins de l'agence et du conseil des mines. L'organisation constituée par les actes de 1816 et 1817 est, en effet, celle de cette École modifiée de façon à tenir compte, d'une part, des enseignements donnés par l'expérience de Moutiers, et, d'autre part, des changements survenus dans l'organisation de l'administration des mines. L'École devait être administrée par un conseil, présidé par le directeur général (*), composé de trois inspecteurs généraux du corps, des quatre professeurs et de l'inspecteur de l'École; l'École n'eut un directeur que beaucoup plus tard, en 1848; jusque-là, et surtout tant que ces fonctions furent remplies par Lefroy, l'inspecteur n'était que le bras exécutif des décisions du conseil. Les quatre chaires constituées par l'article 6 de l'or-

donnance, qui devaient seules subsister jusque vers 1845 (**), étaient les quatre chaires anciennes de : minéralogie et géologie (***), docimasie, exploitation des

revenait officiellement à l'enseignement théorique complet de l'École de la Convention et du Directoire et non à celui si mal conçu par Chaptal pour l'École de Moutiers. Tandis que, dans l'École de la Convention et du Direc-

toire, les quatre cours étaient publics, sous la Restauration, comme depuis d'ailleurs, le cours de minéralogie et de géologie fut seul public en vertu d'une décision spéciale rendue, en décembre 1815, avant l'ordonnance du 5 décembre 1816 qui resta muette sur ce point. Il était prévu qu'il y aurait un maitre de dessin et des maîtres de langues allemande et anglaise, de l'absence desquels on s'était, nous l'avons dit, si justement plaint à Moutiers ; toutefois, pour les langues étrangères, l'art. 7, 2, ne prévoyait leur enseignement qu'à titre facultatif pour « ceux des élèves qui se feront distinguer par leur travail et leur bonne conduite » (*); en fait, dès 1818, les leçons d'allemand se trouvaient régulièrement établies.

Le professeur de docimasie, aux termes de l'art. 8, était en même temps chef du laboratoire « et chargé, à en plus dévié de la destination primitivement prévue pour elle, de telle sorte qu'aujourd'hui, en apparence du moins, le programme de son enseignement ne diffère guère dans ses grandes lignes de celui de l'École de Paris. (") Le Directeur général ne présida pour ainsi dire jamais le conseil dont, à peu d'exceptions près, les délibérations ont toujours été sanctionnées par l'administration supérieure, de sorte qu'on peut dire qu'en réalité le conseil administrait l'École; cela est surtout vrai sous la Restauration. ("*) De cette époque commencent en fait dans l'enseignement des modifications profondes qui ne devaient être consacrées en droit qu'en 1848. (*"*) La chaire de minéralogie et géologie ne fut officiellement dédoublée dans les deux chaires actuelles de minéralogie et de géologie que lorsque Brochant de Villiers donna sa démission de professeur titulaire en 1835; mais toutefois, depuis 1827, les

ce titre, de faire tous les essais et toutes les analyses qui lui seront ordonnés par le directeur général et le conseil

de l'École, et d'en tenir un registre exact ». C'était là deux cOurs étaient professés à part : par Dufrénoy pour la minéralogie, et par Élie de Beaumont pour la géologie, tous deux en qualité de professeurs-adjoints à Brochant. (*) Dans l'année 1816-1817, Dufrénoy et Thibaud, qui constituaient à eux deux l'effectif des élèves de l'École, demandèrent à bénéficier de cette disposition. Le directeur général leur répondit en priant le conseil d'adresser aux deux élèves, en son nom, les plus vives félicitations pour leur application et leur conduite, mais de leur exprimer ses regrets de ne pouvoir, faute de fonds, leur procurer un professeur d'allemand.