Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 288]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

jugés suffisamment avancés, généralement après deux ou trois ans de cours théoriques, surtout ceux déclarés hors de concours, étaient envoyés en voyage entre les cours théoriques soit dans les mines et usines des environs im-

vint de l'École polytechnique, les promotions se succédèrent régulièrement, allant jusqu'à sept élèves en 1808, mais plus habituellement de deux, trois, quatre ou cinq. Des élèves externes venus, les uns à leurs seuls frais, et les autres envoyés aux frais de leurs départements, élevèrent jusqu'à vingt et vingt-quatre le nombre des élèves réunis à la fois. Pendant que l'École suivait à Moutiers la destinée que

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médiats, soit plus loin jusqu'à Rive-de-Gier, Chessy et Sain-Bel, le Creusot, pour compléter leurs études pra-iàques et examiner des exemples de gisements, de travaux

d'art et d'opérations métallurgiques qu'ils ne pouvaient voir à Pesey. Mais faute d'une surveillance immédiate, tous ces travaux n'étaient guère exécutés que dans la mesure qu'il plaisait à chaque élève d'y mettre avec ses goûts particuliers. Sans maitre de dessin, cette partie importante de l'enseignement était déplorable ; et l'on ne pouvait que regretter l'absence totale de l'étude des langues étrangères. La vie et le travail des élèves, qui ne logeaient pas à l'École, étaient en somme extrêmement libres; Moutiers possédait une Académie de mines plus qu'une École des mines. Une pareille liberté ne pouvait avoir, au point de vue de la discipline, aucun inconvénient. Pour avoir été la capitare de la Tarentaise, Moutiers ne comptait pour cela pas beaucoup plus de 2.000 habitants ; dans un pareil centre, avec les difficultés de communication de l'époque, l'éloignement relatif de toute ville tant soit peu importante, on ne pouvait craindre les conséquences d'un pareil régime. Malgré un ensemble de circonstances si défavorables, l'École prospérait grâce à l'enseignement théorique qui y était donné. L 'échange de Paris contre Moutiers n'avait

pas été, il est vrai, très goûté au début, et plusieurs des élèves .de l'École des mines de Paris qui n'avaient pas fini leurs études, aimèrent mieux renoncer à, la carrière que d'aller en Savoie (*) Sauf en 1804, où aucun élève ne par-

les faits avaient ainsi amené à lui donner, la loi du 21 avril 1810 venait d'être promulguée et avait été suivie du décret organique du 18 novembre 1810 portant réorganisation du corps des mines. Si différentes que fussent la nouvelle législation et celle de 1791, le changement des

choses fut, en fait, moins grand qu'on ne serait porté à le croire. L'administration avait été conduite, on le sait, sous le Consulat, à appliquer la loi de 1791 dans un sens assez différent de celui que paraissait comporter son texte ; et au début de son application la loi de 1810 fut loin d'être entendue dans le sens où nous la comprenons aujourd'hui ;

le concessionnaire de mines, à l'origine, était, en fait, assimilé à un concessionnaire de travaux publics, bien plus que traité en vrai propriétaire, comme nous le considérons maintenant. Puis l'Empire n'eut pas beaucoup le temps d'instituer de nouvelles concessions régulièrement constituées. La transition d'un régime à l'autre fut en réalité peu apparente et le nouveau système ne produisit réellement des effets que beaucoup plus tard. En ce qui concerne plus spécialement l'administration des mines, l'organisation de 1810 la mettait sous l'auto-

rité d'un directeur général qui fut le comte Laumond. L'ancien conseil des mines, toujours constitué par Lelièvre, Gillet de Laumont et Lefebvre d'Hellancourt, deParis, durent aller les achever à Moutiers, se trouvaient Berthier

C) Parmi les élèves qui, n'ayant pas terminé leurs études à

et Migneron.