Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 271]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

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qui s'y trouvait réunie ; le tout constitua le cabinet

du conseil des mines (*). Tonnelier resta comme garde

de la collection de minéralogie, et en 1803 d'Aubuisson (**) fut nommé conservateur adjoint. Collet-Descotils resta

également comme directeur du laboratoire ; en 1806, Berthier et Guenyveau lui étaient adjoints. L'installation, oit en 1810 s'établit le comte Laumond avec la direction générale des mines à lui confiée à cette date, resta assez vivante rue de l'Université; en 1814, on se préparait à y abriter à nouveau l'École et ses élèves chassés de Moutiers ; mais presque aussitôt toutes les installations durent être momentanément transférées au Petit-Luxembourg, ainsi que nous le verrons par la suite. (*) Postérieurement au départ de l'Ecole, le musée resté à l'hôtel Mouchy reçut de Freiberg une collection de quelque

CHAPITRE IV. RECHERCHES POUR LA CRÉATION D'ÉCOLES PRATIQUES.

(1795 1802).

Antérieurement à la loi du 30 vendémiaire an IV (22 octobre 1795), qui avait décidé la création d'une École pratique pour les mines, l'agence des mines s'était déjà préoccupée d'établir une pareille institution. « Nous considérons, écrivaient les agents le 30 mars 1795 (10 germinal an III), l'établissement d'une école pratique comme le principe régénérateur de l'exploitation des mines » (*). Aussi dès que la loi précitée fut rendue, l'agence devenue le conseil des mines s'occupa-t-elle de désigner la mine

cinq cents échantillons de minéralogie classés suivant la méthode de Werner, et qui formèrent longtemps ce qu'on appela à l'Ecole des mines la collection allemande ou de Werner. (**) D'Aubuisson de Voisins, né le 17 avri11769, mort le 90 août (841, avait pris du service dans l'armée de Condé et, jusqu'à ce

sur laquelle cette école pouvait être établie. Il est vrai que le conseil ne paraît jamais avoir entendu cette loi comme son texte semblait l'indiquer ; il n'admettait pas que l'École des mines de Paris dût disparaître. L'école pratique à créer devait avoir une destination différente.

direction de Werner. Peu après son retour, comme il avait perdu toute sa fortune, le conseil des mines le fit nommer adjoint à ses collections, à la suite de quelques mémoires géologiques remarqués. En 1807, le gouvernement ayant demandé avec instance à l'administration des mines quatre ingénieurs, celle-ci, à défaut

Plus l'École Polytechnique, avec les transformations successives de son enseignement, tendait à devenir une école de haute culture théorique, plus le conseil des mines sentait la nécessité d'avoir entre cette école et l'école pratique une école spéciale de théorie appliquée dans l'École

qu'il pût rentrer en France, il alla étudier à Freiberg sous la

d'élèves disponibles, fut assez heureuse pour faire nommer d'Aubuisson, par une mesure tout à fait exceptionnelle, puisqu'il

n'avait passé ni par l'Ecole polytechnique ni par l'Ecole des mines.

des mines de Paris. Mais le conseil reconnaissait aussi que cette école ne pouvait suffire à la complète et parfaite préparation des ingénieurs du corps des mines. Les membres du conseil, comme tous les ingénieurs un peu distinLes renseignements donnés par nous dans ce chapitre sont tirés de documents appartenant aux archives de la division des mines au ministère des travaux publics, que M. Guillain, directeur des routes, de la navigation et des mines, a bien voulu faire mettre à notre disposition.