Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 269]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

nait de donner à la minéralogie une base rationnelle et scientifique (*) ; complétée grâce à la chimie nouvelle de Lavoisier, la minéralogie allait pouvoir être définitivement

assise. Dolomieu, pour les terrains éruptifs, et Alex. Brongniart pour les terrains sédimentaires, donnaient également à l'École des mines les premières notions rationnelles de la science qui allait se constituer sous le nom de géologie (**).

NOTICE HISTORIQUE.

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minéralurgiques, les détails des procédés, et décrivait les instruments ou appareils ainsi que les matériaux servant à leur construction. Dans la deuxième année on étudiait successivement : la pétrurgie, ou l'art de séparer les terres et les pierres utiles dans les arts, ou de les combiner intimement, c'est-à-dire l'art du verrier, du porcelai-

nier, du potier, du briquetier, etc. ; P halurgie , ou l'art d'obtenir les combinaisons salines ou le travail des sels

-Vauquelin, avec l'autorité qui appartenait à un tel maître, enseignait, pour la première fois, une véritable

l'ox yurgie , ou l'art de fabriquer les acides ; la pyriturgie

docimasie fondée sur les principes que Lavoisier venait

à-dire la carbonisation du bois, de la houille et de la

de dévoiler et non plus une série de procédés de praticiens (***).

Hassenfratz , en consacrant deux années à l'ensei-

gnement de la minéralurgie, suivant le nom alors admis et maintenu si longtemps, avait donné à ce cours un développement embrassant les connaissances qui pouvaient permettre de tirer parti de toutes les substances minérales. Dans la première année, il examinait les agents délivrer le 1" septembre ! Il fut heureux, pour pouvoir traverser la tourmente, de trouver la protection et l'abri de l'agence des mines. Il quitta l'École en 1802 pour aller occuper, après Dolomieu,

la chaire de minéralogie du Muséum où il professa jusqu'à sa mort ; il était également professeur à la faculté des sciences, Il fut remplacé dans chacune de ses chaires par Brongniart et Beudant, et à l'Académie des sciences par Cordier. (*) Cuvier, dans son éloge historique (Éloges historiques, t. III) a dit de lui

IIaüy est à Werner et à Romé de l'Isle ce que Newton a été à Képler et à Copernic ». ("*) Le cours de minéralogie et géologie ou géographie physique

comprenait deux années, l'une pour la minéralogie proprement dite, l'autre pour la partie purement descriptive correspondant à notre géologie. (*"*) Vauquelin faisait son cours en deux années lorsque les élèves n'avaient pas encore passé par l'École polytechnique, parce que dans la première année il lui fallait insister davantage sur les généralités de la chimie. Ultérieurement la docimasie peprement dite ne comprit qu'une année.

ou pyrztrgie, ou l'art de fabriquer les combustibles, c'est-

tourbe ; la métallurgie, ou l'art d'extraire les métaux; la chromurgie, ou l'art de fabriquer les matières colorantes. Ce cours, on le voit par ce programme dont nous avons tenu à conserver la terminologie, comprenait à la fois nos cours actuels de métallurgie et de chimie industrielle. Dans le cours d'exploitation que Baillet du Belloy professait également en deux années, on voit déjà le programme du double cours dans lequel ce cours devait plus tard se partager rationnellement : l'exploitation et les machines. Outre, en effet, l'exploitation proprement dite et ses annexes de la préparation mécanique et du levé des plans souterrains (*), Baillet traitait, intercalées dans ce cours, un peu comme elles le sont dans le Traité si longtemps classique de Combes, son successeur, des ma-

chines motrices à moteurs animés, à eau, à vent, à vapeur, et, avec les machines à eau, de leurs dépendances: digues, étangs, canaux, en un mot de l'hydraulique appliquée dont le rôle était alors si considérable. Incontestablement un pareil enseignement, donné par de tels maîtres, pouvait être avantageusement comparé à celui de toutes les écoles d'Allemagne. Cet enseigne(*) Il faut arriver jusqu'en 1844 pour trouver des leçons de lever de plans distincts du cours d'exploitation des mines. Tome XV. 1889.

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