Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 266]

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NOTICE HISTORIQUE.

L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

cours eut lieu au début de 1797 pour deux places d'ingénieurs surnuméraires. L'une fut attribuée à Brochant de Villiers et l'autre à un camarade, assez âgé déjà, ayant appartenu à l'École des mines de Sage, moins

bien préparé que ceux de la nouvelle École et dont les élèves, à l'instigation de Brochant de Villiers, avaient demandé la nomination sans examen. En dehors des con-

cours de fin d'année, les élèves passaient d'assez fréquents examens. Les voyages entre les cours étaient souvent entravés par le manque de fonds. Ceux que ces considérations n'arrêtaient pas, accompagnaient générale-

ment les professeurs ou les inspecteurs dans leurs tournées. L'enseignement continua à être donné essentiellement

par des cours publics et gratuits conformément au système de l'arrêté d'organisation primitive du 18 messidor an II. Les cours de l'an IV (1795-1796) eurent pour objet la géométrie et la mécanique, la minéralogie, la métallurgie, la docimasie, l'exploitation des mines ; les professeurs furent Tonnelier, Haüy, Miché (*),Vauquelin et Guillot-Duhamel fils. En l'an Y (1796-1797) eurent lieu les cours suivants : minéralogie par Haüy et Alex. Brongniart ; extraction des mines par Baillet du Belloy (**) et Guillot-Duha(*) Miché, que nous allons trouver enseignant deux ans de suite la métallurgie, avait déjà enseigné le dessin et l'architecture à l'École de Sage (V. p. 462). ("") Baillet du Belloy (né à Amiens le 28 septembre 1765, mort inspecteur général des mines en retraite, le 18 juin 1845), inaugura en 1796 un cours dont il devait occuper la chaire sans interruption, pendant 36 ans, jusqu'à sa mise à la retraite en 1832, lors de la réorganisation de l'École au début du gouvernement de Juillet. Baillet du Belloy n'a laissé aucun ouvrage didactique. On n'a de lui que quelques mémoires insérés principalement dans les premiers numéros du Journal des mines. Combes, qui lui succéda 'et qui est un bon juge, a rendu hautement témoignage à l'enseignement de Baillet du Belloy dans la préface de son Traité d'exploitation.

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mel fils ; docimasie, par Vauquelin ; métallurgie, par Miché ; physique, par Haüy; allemand, par Clouet ; géo-

graphie physique et gîtes de minerais, par Charles Coquebert de Montbret (*) En l'an VI (1797-1798), on eut la Minéralogie par Hatiy et Tonnelier ; la métallurgie par Hassenfratz ; l'exploitation des mines par Baillet : la chimie et la docimasie par Vauquelin ; la géologie par Dolomieu (**); dessin.

en outre, Cloquet donna des leçons de

(*) Charles Coquebert de Montbret était le rédacteur spéciale-

ment chargé, sous l'autorité de l'agence, puis du conseil des mines, de la rédaction du Journal des mines, recueil officiel dont la création et la rédaction par l'agence des mines avaient été sti-

pulées dans l'art. 7 de l'arrêté du 13 messidor an II, qui avait constitué l'agence ; ces prescriptions avaient été rappelées dans l'art. 20 de l'arrêté du 18 messidor an II, sur l'organisation du corps des mines. Le Journal des mines, auquel ont succédé, en 1816, les Annales des mines, forme une collection de 38 volumes

in-8°, parus à raison de un par an, de 1795 à 1815. Charles Coquebert s'était spécialement occupé, dans les premiers volumes du Journal des mines, de la publication par département de statistiques minéralogiques descriptions de terrains et gîtes minéraux, qui formèrent le prélude de la description géologique de la France, que devaient entreprendre plus tard, sous la direction de Brochant de Villiers, Dufrénoy et Elle de Beaumont. Coquebert de Montbret avait, du reste, utilisé directement tous

ces documents pour publier, en 1822, en collaboration avec d'Omalius d'Ilalloy, un Essai d'une carte géognostique de la Fronce « dont le mérite a été universellement et justement apprécié », comme l'a dit Brochant (le Villiers dans sa notice sur la carte géologique générale de la France. ("*) Dolomieu ne paraît avoir effectivement professé à l'École

des mines que cette seule année le cours de géologie, ou plus exactement de géographie physique, suivant l'appellation de l'époque. Il partit, en effet, pour prendre part à l'expédition d'Égypte. On sait qu'à son retour, ayant fait naufrage dans le golfe de Tarente, il fut détenu dans les cachots de Sicile d'où il ne put être délivré qu'à la paix après la -bataille de Marengo. Nommé, pendant sa captivité, professeur au Muséum à la place de Daubenton, il rentra pour y faire, pendant un an, un cours de Philosophie minéralogique. Il mourut le 7 frimaire an X (28 novembre 1801), à Chàteauneuf (Saône-et-Loire), chez sa soeur, où